Ce qu’il faut retenir de Homecoming, le film de Beyoncé

Ce qu’il faut retenir de Homecoming, le film de Beyoncé

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©Capture d’écran Homecoming / Netflix

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Par Guillaume Narduzzi

Publié le

Le long-métrage est disponible sur Netflix depuis ce mercredi 17 avril.

Le tant attendu film Homecoming est désormais disponible sur Netflix depuis ce mercredi 17 mars. Réalisé par Beyoncé elle-même, ce long-métrage revient durant plus de deux heures sur la prestation historique de la chanteuse lors de l’édition 2018 de Coachella, ainsi que sur les coulisses qui ont rendu une telle performance possible.

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S’il s’agit évidemment d’un show “à l’américaine” avec des strass, des paillettes, un feu d’artifice et tout le sens de la démesure qui caractérise tant nos voisins d’outre-Atlantique, plusieurs éléments ont fait en sorte que ce concert reste gravé dans les mémoires. Ou comment Beyoncé est devenue le temps d’une prestation unique “Beychella”.

Même si certains restent de marbre face à un tel spectacle, il faut reconnaître que le résultat est diablement séduisant et efficace. Un concentré de musique parfaitement chorégraphié, qui met à l’honneur une fanfare dans un décor rappelant les universités américaines (notamment l’immense estrade), tout en laissant briller les innombrables danseurs et danseuses.

On note le sens du détail presque obsessionnel, marqué par une symétrie quasi-systématique et une volonté de tout contrôler. Avec ses multiples plans du spectacle, Homecoming offre une immersion au plus près de la star – le confort en plus par rapport à la fosse. En regardant la foule composée de plus de 100 000 fans devant la scène, on remarque qu’il n’y a pas un centimètre carré de libre.

Mais au-delà de cette performance incroyable en elle-même (Beyoncé avait déjà brillé à la mi-temps du Superbowl en 2016), c’est davantage les convictions et les messages qui émanent du show qui interpellent – positivement. Beyoncé y expose son attachement à la culture noire et met en avant son importance capitale dans le monde culturel d’aujourd’hui.

De quoi renforcer un peu plus son statut officieux de modèle absolu pour les femmes noires non seulement aux États-Unis, mais également dans le monde entier. Rappelons par ailleurs que la diva est devenue à cette occasion la première femme noire à se produire en tête d’affiche de Coachella.

Une prestation engagée

Un concert résolument progressiste donc, puisque Beyoncé y conforte également son rôle de féministe. Si, depuis des années, elle distille aux quatre coins du monde sa volonté de voir les femmes s’émanciper, ce show a été pour elle l’apothéose de son combat.

En plus de ses multiples tubes sur le sujet, sa chorégraphie met à l’honneur les femmes comme elles sont, tout en précisant qu’elles sont (et ont toujours été) aussi fortes et intelligentes que leurs homologues du sexe opposé. Une piqûre de rappel bienvenue pour ceux à qui cela échappe encore, qui s’apparente également à un bon gros “middle fingers up” au patriarcat.

Pourtant, ce show aurait pu ne jamais voir le jour. Comme nous le rappellent les quelques séquences dévoilant les coulisses du concert, Beyoncé aurait dû prendre part à Coachella l’année précédente – en 2017, donc. Or, l’artiste américaine était enceinte de jumeaux.

Une grossesse délicate qui se soldera par une césarienne salvatrice, et qui va contraindre Beyoncé à rebâtir son corps durant de nombreux mois. Un entraînement acharné que l’on entrevoit notamment par le biais de séquences extraites des quatre mois de répétition qui ont précédé l’événement, avec en prime les commentaires de la star en voix off.

Retour au sommet

Beyoncé reconnaît avoir traversé des périodes de doute, mais sans jamais perdre sa volonté à toute épreuve. Pour elle, ce retour sur scène s’avère être un véritable retour à la maison (d’où le nom Homecoming, logique), au prix de nombreux sacrifices. Quand elle est seule, les efforts et la concentration extrême des entraînements impressionnent.

Lorsque la chanteuse dirige les répétitions collectives – minutieuses et intensives –, on découvre un personnage ultrafédérateur qui parvient à captiver l’attention et à tirer le meilleur de chacun dans la joie et la bonne humeur. Comme si le monde entier avait les yeux tournés vers la diva et son énergie positive, qui connecte et rassemble, sans limite.

Beyoncé y est perfectionniste, n’hésitant pas à scruter tous les détails et à s’emparer quasi complètement du processus créatif du show. Car chaque erreur et chaque succès de sa carrière – longue de plus de vingt ans désormais – devient une source d’inspiration. Comme si chaque moment de sa vie était arrivée pour qu’elle fasse ce concert, de cette façon bien précise. “Mon université, c’était les Destiny’s Child. Mon université, c’était mes voyages et la vie était mon professeur”, explique-t-elle.

Cela tombe bien, car Kelly Rowland et Michelle Williams sont également de la partie, pour le grand rassemblement du groupe culte de la fin des années 1990. De plus, Queen B a invité sur scène son mari, Jay Z, ainsi que sa sœur, la formidable Solange. Tout au long du film, Beyoncé enchaîne ses tubes “Crazy in Love”, “Drunk in Love”, “Run the World (Girls)”, “Single Ladies”, etc.

L’occasion de se rendre un peu plus compte de l’importance de la discographie d’une des artistes les plus importantes du troisième millénaire, comme en atteste l’album live dévoilé aujourd’hui même pour accompagner la sortie de Homecoming.