5 questions que je me suis posées après avoir vu Inherent Vice

5 questions que je me suis posées après avoir vu Inherent Vice

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Par Constance Bloch

Publié le

Le nouveau film de Paul Thomas Anderson est une épaisse nébuleuse qui peut laisser perplexe plus d’un spectateur. Et qui pousse à se poser plusieurs questions après la séance.
Ce mercredi 4 mars sortait en salles le très attendu nouveau film de Paul Thomas Anderson. Après There Will Be Blood ou encore The Master, le réalisateur américain s’est attaqué à Inherent Vice, son septième long métrage adapté d’un roman de Thomas Pynchon.
Le réalisateur y met en scène l’incroyable Joaquin Phoenix dans la peau d’un détective privé grand amateur de joints un peu à côté de la plaque, qui doit enquêter sur l’étrange disparition du milliardaire Mickey Wolfmann. À ses côtés, un casting impressionnant qui compte à son bord Jena Malone, Reese Witherspoon, Owen Wilson ou encore Benicio Del Toro.
Si dans un premier temps on s’attend à une vraie intrigue policière visant à être dénouée, c’est pourtant tout le contraire. Au fur et à mesure que l’histoire avance, on s’enfonce dans un immense labyrinthe narratif et mental. On se retrouve dans le même état que le héros du film : hébété, drogué, incapable de vraiment saisir ce qu’il se passe sous nos yeux. Volontairement décousu, Inherent Vice laisse un goût amer malgré une esthétique pop et une réalisation extrêmement maîtrisée.

Par sa forme, son cheminement, son intrigue, sa bande-originale et ses acteurs, on s’est posé 5 questions en sortant d’une projection qui nous a laissé perplexe.

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Qui est Thomas Pynchon ?

Pour Inherent Vice, Paul Thomas Anderson s’est donc inspiré du roman du même nom, Vice Caché en français, écrit par l’américain Thomas Pynchon. C’est la première fois que l’un de ses romans est adapté au cinéma, même si l’écrivain est féru du septième art. Né en 1937, Thomas Pynchon a publié huit romans : V. (1963), Vente à la criée du lot 49 (1966), L’Arc-en-ciel de la gravité (1973), Vineland (1990), Mason & Dixon (1997), Contre-jour (2006), Vice caché (2009) et Fonds perdus (2013). 
Ses romans sont complexes dans leurs structures, construits sur des intrigues distordues avec des phrases inhabituellement longues, ce que l’on ressent dans le film de Paul Thomas Anderson. Il mêle des éléments absurdes à de l’érudition (avec un grand nombre de faits historiques, mathématiques, scientifiques, culturels ou politiques), accompagnés de personnages très excentriques.
C’est l’un des auteurs contemporains les plus commentés, mais également l’un des plus mystérieux. Il est connu pour son refus de toute apparition publique : depuis le début de sa carrière très peu de photographies de son visage ont été publiées, ce qui a contribué à alimenter de nombreuses rumeurs, allant jusqu’à remettre en cause la réalité de son identité. Il est ainsi surnommé “l’écrivain anonyme”.
Pour la petite histoire, Pynchon a fait quelques apparitions dans Les Simpson, un sac en papier sur la tête pour faire écho à son image véhiculée par les médias :

Lors d’une interview accordée au magazine Rolling Stone, Paul Thomas Anderson raconte son premier contact avec le travail de Pynchon :

J’ai essayé de m’attaquer à L’Arc-en-ciel de la gravité en premier, par rapport aux échos que j’en avais  eu. Mais je ne conseille pas aux gens de commencer par celui là ! (rires). J’ai ensuite cherché un plus court, Vente à la criée du lot 49, et ça m’a donné envie d’en lire davantage.
Je me souviens avoir entendu le nom de Pynchon pour la première fois au lycée, mais je lisais très lentement à l’époque […]. Son écriture me retourne. J’ai lu Vineland il y a quelques mois, et il y a des passages où j’avais l’impression d’être en train de flotter. Je suis sortie de ma lecture comme défoncé.

C’est quoi la B.O ?

L’une des indéniables forces d’Inherent Vice, c’est sa bande originale, qui accompagne à la perfection les images de Paul Thomas Anderson et son intrigue délirante. Elle est signée par le compositeur Jonny Greenwood (le guitariste de Radiohead), qui collabore pour la troisième fois avec le réalisateur américain après There Will Be Blood et The Master. Le film se déroulant dans les 70, la B.O est bourrée d’instrus jazzy, de folk et d’une “musique électronique paranoïaque”.
On y retrouve Neil Young, le groupe allemand Can, mais aussi Sam Cook ou encore Minnie Ripperton. La B.O contient également “Spooks”, un titre inédit composé par Radiohead mais interprété par Greenwood et des membres de Supergrass.

Qui est l’actrice qui joue Shasta ?

Paul m’avait vu au beau milieu de la nuit à la télévision dans un film que j’ai tourné en 2007, Les Babysitters. Il a alors appelé Cassandra Kulukins, sa directrice de casting et il lui a dit “Hey, j’ai trouvé cette fille“.
Elle lui a répondu “Ouai, Paul, je t’en parle depuis des années“, car elle m’avait vu dans des pièces de théâtre à New York. […] Cassandra m’a envoyé un message pour me le dire, et je me souviens d’avoir fixé mon téléphone. Cet homme, que je considère si brillant, m’avait vu quelque part. Je n’en revenais pas.

Son interprétation très remarquée dans Inherent Vice lui a d’ailleurs permis de décrocher l’un des rôles principaux dans le biopic que va diriger Danny Boyle sur Steve Jobs. Le créateur d’Apple sera interprété par Michael Fassbender et Katherine Waterston interprètera Chrisann, sa première femme. 2015 s’annonce de très bonne augure pour la jeune femme.

C’est quoi un “Inherent Vice” exactement ?

À quoi le film nous fait t-il penser ?