3 bonnes raisons d’aller voir le rock’n’roll Her Smell

3 bonnes raisons d’aller voir le rock’n’roll Her Smell

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(© potemkine)

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Par Lucille Bion

Publié le

Avec Her Smell, Elisabeth Moss joue les artistes torturées et casse les standards du rock.

(© Potemkine Films)

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Her Smell, en salles mercredi 17 juillet, explore la vie d’artiste rock’n’roll, entre excès et arrogance. Ce biopic romancé se concentre sur la chute lente et douloureuse de Becky, la leadeuse des grunge Something She. En privilégiant la vie palpitante d’une artiste torturée à celle d’une carrière, le cinéaste Alex Ross Perry tire son épingle du jeu, avec un véritable parti pris, bien moins lisse que les récents Bohemian Rhapsody ou Rocketman

Cyclique, le film explore différentes étapes de la célébrité de Becky : de la manière dont la superstar de la chanson traverse les époques, à l’image qu’elle renvoie et l’univers dans lequel elle vit vraiment, ce qu’elle est sur scène et lorsqu’elle en descend… 

Après Queen Of Earth et Listen Up Philip, le réalisateur collabore pour la troisième fois avec Elisabeth Moss – la grande Elisabeth Moss –, qui peut désormais compter ses rivales sur les doigts d’une main. Si, à elle seule, l’actrice est plus qu’une raison suffisante d’aller voir le film, Konbini vous en donne deux autres. Voici les trois raisons d’aller voir Her Smell.

Pour la prestation incroyable d’Elisabeth Moss

Elle a fait sa première révolution dans Mad Men, a triomphé dans The Handmaid’s Tales et prouve aujourd’hui dans Her Smell que rien ne pourra la stopper. Elisabeth Moss a fait un travail impressionnant devant la caméra d’Alex Ross Perry. Dans la peau de Becky, elle chante, elle se défonce, elle se culpabilise, elle se reconstruit, elle lutte contre ses démons. Changeant de masque aussi vite qu’une bipolaire accro à la cocaïne change d’humeur, elle nous entraîne dans ses trips, ses moments de solitude et ses vocalises. 

Dans ses moments de gloire, elle interprétera avec tendresse son rôle de mère mais dans ses moments les plus sombres (et les plus nombreux), elle illustrera, au sens littéral, la décadence. Ses T-shirts extra-larges et déchirés montrent combien cette superstar a décidé de ne plus soigner son image ; ses yeux dégoulinant de rimmel prouvent définitivement que le bonheur ne fait plus partie de son existence. 

(© Potemkine Films)

Pour voir un peu plus de femmes à l’écran 

Si Elisabeth Moss prend beaucoup de place dans ce film, au détriment d’Amber Heard ou de Cara Delevingne, ce n’est que pour mieux leur laisser envahir l’espace dans une scène finale touchante et généreuse. La louve solitaire aura besoin d’une thérapie pour ouvrir ses grands yeux bleus et comprendre l’intérêt de la solidarité féminine. 

Trop rares sont les films qui mettent en scène des femmes compétentes et admirables, mêmes si elles ne correspondent pas aux normes. Et ce, surtout dans l’industrie de la musique. Voir cette diversité à l’écran, entendre des femmes parler plus que les hommes, donne finalement beaucoup d’espoir. 

Une étude a récemment confirmé que les femmes sont encore sous-représentées dans le cinéma puisqu’elles ne tiendraient que 29,8 % des rôles principaux. Pire, dans les films ayant reçu l’Oscar du meilleur film de 1991 à 2016, une autre étude a démontré que les répliques des femmes sont, dans leur globalité, largement moins nombreuses que celles des hommes.

Si le film n’est pas encore destiné à cette prestigieuse récompense, il coche pourtant de nombreuses cases progressistes en s’évertuant à montrer des corps enveloppés, boutonneux et des langues sorties de leur poches. 

(© Potemkine Films)

Pour la musique

Cette semaine, si vous êtes une personne normalement constituée, vous allez écouter en boucle les musiques du Roi Lion, qui sort au cinéma le même jour. Pour varier les plaisirs, on vous conseille la courte BO vitaminée de Her Smell. Vous pourrez entendre la voix d’Elisabeth Moss mêlée à celle de Dylan Gelula, Cara Delevingne et sa compagne dans la vie, Ashley Benson. 

Si le cinéaste a voulu rendre hommage a la culture des années 80 et 90, il confie avoir puisé son inspiration chez Courtney Love tout en se documentant sur le mouvement féministe Riot grrrl. Cette rébellion underground née d’une frustration vis-à-vis de la domination masculine dans l’industrie musicale a encouragé les femmes à prendre la parole et à casser les standards du rock. À l’image de Her Smell.