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Les 20 films indispensables de la décennie que vous avez (sûrement) ratés

Les 20 films indispensables de la décennie que vous avez (sûrement) ratés

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Par Louis Lepron

Publié le

Du sang, de la romance, du zombie : magnéto Serge.

Ce sont ces films dont vous avez vu les affiches dans le métro mais qui n’ont certainement jamais capté votre attention. Ce sont ces films qui ont échoué au box-office parce que ce n’était pas la bonne semaine, pas la bonne période, pas le bon sujet, pas l’esprit du temps. Ce sont ces films qu’on a tout de suite caricaturés ou résumés en quelques mots sentencieux : “film d’auteur”, “film de guerre”, “film de genre”. Ce sont ces films qui n’ont même pas trouvé de distributeur, donc de place dans les salles de cinéma. Ce sont ces films qui ont été mal compris à leur sortie, dont on a tout dit sans vraiment rien dire. Ce sont aussi, parfois, des films qui viennent d’autres horizons et qui demandent qu’on sorte d’une zone de confort ciné. 

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Alors que la décennie touche à sa fin, on a sélectionné 20 de ces films qui n’ont pas trouvé leur public, qui ont été peu médiatisés, qui ont été sous-estimés et qu’on vous conseille les yeux fermés. Il y a de tout : du sang, de la romance, du zombie, de l’énigme, du suspense. Ils sont désormais à vous.

Notre jour viendra (2010)

Parce que le tout premier film de Romain Gavras, qui n’a pas rencontré son public dans les salles de Navarre (à peine 35 000 entrées), est un petit bijou d’irrévérence, de provocation et de dialogues aiguisés à travers un ogre nommé Vincent Cassel, dans une forme olympique lorsqu’il s’agit de balancer des cacahuètes dans un bar miteux. 

Frances Ha (2012)

Parce que cette œuvre rétro et générationnelle est l’un des films de Noah Baumbach le plus réussi à ce jour, qui a vu éclore deux futurs acteurs puissants d’Hollywood : Greta Gerwig et Adam Driver.

Celeste and Jessie forever (2012)

Parce que les films de divorce sont les nouvelles comédies romantiques (coucou Marriage Story), vous ne pourrez qu’être touchés par les merveilleux Rashida Jones et Andy Samberg en couple fraîchement divorcés en lutte pour conserver la précieuse amitié qui les lie.

Il était temps (2013)

Parce qu’Il était temps, malgré ses bandes-annonces qui lorgnent du côté d’une naïveté bon enfant et d’une musique qui pourrait faire défenestrer Michel Houellebecq, est l’une des meilleures comédies romantiques de la décennie, prétextant d’un don (celui de personnages qui ont la capacité de voyager dans le temps) pour plonger dans les arcanes de la construction d’une histoire d’amour. Et parce que Richard Curtis à la réalisation (Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill, Love Actually), forcément.

Enemy (2013) 

Parce que c’est (injustement) le film de Denis Villeneuve le moins aimé, alors que c’est l’un de ses plus beaux, plus malins, et qu’à la façon d’un Mullholand Drive, on peut apprécier le spectacle qui se déroule sous nos yeux sans tout comprendre et qu’une fois qu’on saisit bien l’intégralité du scénario, personne ne peut nier que c’est un grand film.

Alabama Monroe (2013)

Parce que ce qui pourrait être un simple film country est en réalité un mélo extrêmement lacrymal sur la descente aux enfers d’un couple suite à la perte d’un enfant, le tout servi par une sublime bande-originale.

Snow Therapy (2015)

Parce que ce huis clos glacial et épuré décortique avec une froideur déconcertante la désintégration d’une famille parfaite suite à un événement d’apparence banal mais qui constitue un ressort dramatique implacable.

The Invitation (2015)

Parce qu’il existe, parfois, des soirées qu’on ne sent pas et qui peuvent, lorsqu’un couteau et de mauvaises intentions traînent dans les couloirs, aboutir à des altercations peu catholiques dans le salon, la chambre d’ami et la cuisine. The Invitation fait partie de ces soirées-là, et heureusement qu’on en est seulement témoins.

Kill your friends (2015)

Parce que Nicolas Hoult, en affreux connard sorti tout droit de l’industrie musicale, est un kit de survie indispensable pour les coups de mou au bureau.

Green Room (2015) 

Parce que ce thriller sur fond de punk, de nazi, et de Patrick Stewart avait, sur le papier, tout pour devenir un film culte, que l’intelligence de son scénario et de sa mise en scène l’a transcendé en un grand film, mais qu’il n’a pas reçu la reconnaissance qu’il méritait.

Un jour dans la vie de Billy Lynn (2016)

Parce qu’Ang Lee réussit pour la première fois de l’histoire du cinéma à légitimer l’utilisation technique d’un tournage en 120 images par seconde afin de mieux souligner le réalisme et le traumatisme prégnant que la guerre a pu avoir sur un jeune soldat lors d’une parade à laquelle il participe au cours d’un match de football américain.

Logan Lucky (2017) 

Parce que Steven Soderbergh est un grand metteur en scène et que son excellent braquage de rednecks avec Channing Tatum, Adam Driver et Daniel Craig en est l’une des dernières preuves.

The Bad Batch (2017)

Parce que la plus innovante des réalisatrices, Ana Lily Amirpour, a encore frappé avec un récit cannibale, dans lequel un Jim Carrey hirsute fait face à une unijambiste en bad trip et un Jason Moma bodybuildé à mort, sur une BO entêtante.

Daddy Cool (2017)

Parce que Mark Ruffalo y est si convaincant en père bipolaire héritant de la garde à temps plein de ses deux filles qu’il nous prouve, une nouvelle fois, qu’il est un immense acteur qui excelle dans tous les registres.

American Animals (2018)

Parce qu’American Animals est probablement le film “tiré d’une histoire vraie” le plus original de la décennie, prenant à rebours la construction scénaristique de tout ce qu’Hollywood produit depuis des années lorsqu’il s’agit de retracer une carrière ou un évènement en particulier, pour mieux détourner, triturer, proposer des relectures, des visions différenciées, tout ça dans le cadre d’un braquage d’une bibliothèque qui tourne au cauchemar. 

Under the Silver Lake (2018)

Parce qu’on essaye toujours de trouver le message caché du film, et on adore Andrew Garfield en gros loser, éperdument obsédée par une Marilyn Monroe 2.0.

The Guilty (2018)

Parce que ce huis clos minimaliste est une vraie leçon de cinéma, rappelant tout simplement ce qu’est un bon scénario, sans artifice et personnages secondaires envahissants.

L’ange (2018)

Parce que ce biopic sur Carlos Eduardo Robledo Puch, légende du crime à la tête d’ange, retrace avec esthétisme — BO et costumes colorés — le road-trip d’un psychopathe, à une heure où l’on fait l’apothéose de ce genre de récit.

Burning (2018) 

Parce que Steven Yeun, parce que la photographie soignée, parce que ce scénario, parce que la scène de la danse au coucher de soleil, parce que la scène de la mandarine, parce que Lee Chang-dong, parce que la musique, parce que c’est un grand film, encensé de tous mais qui mérite tellement, tellement plus d’exposition.

Ne coupez pas ! (2019) 

Parce qu’aucun film ces dix dernières années n’a essayé avec autant d’humour et d’audace de dépoussiérer le film comique-d’horreur de zombie que cet Objet Filmique Non Identifié.

Ces 20 films ont été sélectionnés avec courage et bienveillance par Lucille Bion, Arthur Cios, Louis Lepron et Manon Marcillat.