Comme un chat dans sa cage, Hugo Lloris n’attend qu’une chose : bondir

Comme un chat dans sa cage, Hugo Lloris n’attend qu’une chose : bondir

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Par Antoine Bonnet

Publié le

Pour sa quatrièmes grande compétition avec les Bleus, Hugo Lloris rend pour le moment une copie parfaite, et avec mention s’il vous plaît.
Formé à l’OGC Nice, le portier tricolore n’a pas vraiment tardé à devenir un incontournable des Bleus. Bien que trop discret et flegmatique pour certains, le capitaine tricolore n’est pas du genre à prêter attention aux critiques et profite de l’Euro pour prouver au monde entier qu’il est certainement l’un des plus grands gardiens du monde.

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Un capitaine naturel

C’est désormais une habitude, lorsque Lloris dispute une rencontre avec les Bleus, c’est avec le brassard de capitaine vissé au bras gauche. Il faut dire que depuis novembre 2010, la sérénité, la régularité et les prestations proposées par notre portier l’ont tout naturellement conduit à occuper un rôle à part au sein de l’effectif tricolore, relégant Pat’ Evra, sérieux prétendant au capitanat, au rang de Tonton sympathique du vestiaire des Bleus.


Et il en a parcouru du chemin notre petit Hugo. À tel point que le match face à l’Irlande lui permettait de prendre la tête d’un prestigieux classement. Celui des joueurs tricolores ayant disputé le plus de rencontres internationales avec le brassard au bras. En effet, après avoir sereinement doublé Michel Platini (50 sélections en tant que capitaine), il profite de cet Euro pour s’échapper du peloton et s’éloigner un peu plus du précédent détenteur de ce précieux record, une autre légende des Bleus, Didier Deschamps. La grande classe.

Les plus superstitieux y verront un signe puisque Platoche et DD étaient respectivement les capitaines de l’Équipe de France en 1984 et 2000 lorsque les Bleus remportaient les deux seuls Euro de l’histoire de notre sélection.
Comme son entraîneur, Hugo Lloris fait partie de ces hommes qui héritent naturellement du brassard de capitaine. Et ce n’est pas Mauricio Pochettino, le coach des Spurs, qui nous contredira puisqu’il a lui aussi choisi l’ancien niçois pour tenir ce rôle si particulier.

La Premier League pour faire taire les critiques

Après avoir été élu meilleur gardien de Ligue 1 à trois reprises (2009, 2010 et 2012), Air Hugo s’en est allé respirer la bonne odeur des pelouses d’outre-Manche. Mais malgré ce triple sacre dans une discipline où le championnat français excelle, son physique en laissait certains dubitatifs.
Jugé trop frêle, Hugo Lloris a démontré sa force de caractère et prouvé qu’il était un gardien sur lequel on pouvait compter. La preuve en est, la défense des Spurs était auparavant le sparring-partner privilégié des attaquants (pas forcément) redoutables de Premier League. Mais les performances du petit Français ont permis à White Hart Line de rêver de titre tout au long de la saison, terminant l’exercice 2015-2016 avec la meilleure défense du championnat. Si ça c’est pas de l’influence…

Véritable félin, le bonhomme rivalise de tonicité et d’agilité pour offrir à son public des parades plus spectaculaires les unes que les autres. Mais au-delà du show, certains continuent de comparer son impact physique à celui d’un adolescent en pleine croissance.
Ses sorties aériennes suscitent en effet les plus grandes craintes au sein des réunions d’observateurs les plus exigeants. Alors Hugo devrait profiter du match de ce soir pour faire une petite mise au point face à une équipe dont la force principale réside dans son jeu aérien et ses loooongues touches qui ont traumatisé l’Angleterre, pays où il s’est d’ailleurs renforcé dans ce domaine. Logique puisqu’il y est beaucoup plus exposé qu’il ne l’était en France.
Du haut de ses 29 ans, avec deux Coupes du Monde dans les jambes et un statut de valeur sûre de Premier League, Hugo Lloris semble imperméable à la pression pour son deuxième Euro, organisé cette fois à la maison. De quoi rassurer la défense centrale inédite qui devrait prendre place ce soir face à l’Islande.

Un grand gardien

Neuer, Buffon, De Gea, Courtois… Cette édition de l’Euro a mis en lumière les plus grands gardiens européens. Mais comment passer à côté d’Hugo Lloris lorsque l’on évoque les portiers les plus talentueux de la compétition ?
Le capitaine des Bleus n’a pas tardé à entrer pleinement dans son Euro. Après quatre minutes à peine, il sort la parade qu’il faut au moment opportun pour rassurer ses jeunes coéquipiers, tétanisés à l’idée d’affronter l’ogre roumain en match d’ouverture. Idem face aux Irlandais qu’il a rapidement dégoûtés avec des interventions aussi propres que précieuses.


Si la défense de l’Équipe de France n’est pas la plus hermétique du tournoi, c’est bien parce que la Mannschaft de Manuel Neuer y participe, d’abord, mais surtout parce qu’elle a concédé deux penalties à ses adversaires. Mais en bon capitaine, Lloris a très certainement remobilisé ses troupes à ce sujet. Lui qui a signé le premier arrêt du tournoi face aux Roumains, rêve certainement de boucler la boucle en réalisant la dernière parade de la compétition le 10 juillet prochain. T’es un monstre Hugo.