Vol Tokyo-Paris à 350 000 euros : Édouard Philippe “assume complètement”

Vol Tokyo-Paris à 350 000 euros : Édouard Philippe “assume complètement”

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Alors qu’il revenait d’un déplacement professionnel en Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre et la délégation qui l’accompagnait sont rentrés dans un A340 qui a coûté 350 000 euros au contribuable. Sur RTL, le chef du gouvernement a indiqué qu’il “assum[ait]” et a expliqué les raisons de ce choix.

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Lors d’un déplacement du Premier ministre en Nouvelle-Calédonie début décembre, Matignon a loué à une entreprise privée un A340 catégorie business pour la somme de 350 000 euros, permettant au Premier ministre et à la délégation qui l’accompagnait d’arriver sur le territoire français deux heures avant l’avion de l’armée aux sièges économiques qu’il était supposé prendre au départ.

Mercredi 20 décembre, le chef du gouvernement était l’invité d’Elizabeth Martichoux sur RTL pour répondre à la polémique grossissante au sujet de cette dépense. En premier lieu, Édouard Philippe a indiqué qu’il comprenait la “surprise” qu’ont pu avoir les Français en prenant connaissance de l’addition, expliquant avoir lui-même été “impressionné par les montants en jeu” à sa nomination à Matignon :

“C’est compliqué et cher de déplacer le Premier ministre, je comprends parfaitement la surprise. […]

Ça coûte redoutablement cher et j’en suis parfaitement conscient, j’en suis tellement conscient que j’essaie de faire en sorte, contrairement à ce que peut donner le sentiment de [ce déplacement], de limiter les frais.”

Anticor rappelle que les membres du gouvernement doivent être “sobres et dignes”

L’ancien maire du Havre a néanmoins indiqué qu’il “assum[ait] complètement” cette décision, justifiant ce choix par des questions protocolaires : “On savait qu’il fallait rentrer pour un élément impératif qui est que le président de la République partait en Algérie. La règle, c’est qu’on essaye de faire en sorte que le Premier ministre ou le Président soit sur le territoire national”.

De son côté, l’association contre la corruption et pour l’éthique en politique, Anticor, a publié un communiqué de presse dans lequel elle rappelle que les membres du gouvernement doivent être “sobres et dignes”, reprenant les mots d’une circulaire émanant du Premier ministre lui-même. Datée du 24 mai dernier, cette dernière demandait aux membres de l’équipe gouvernementale de se montrer “modestes” :

“Il convient de limiter l’usage des deniers publics au strict accomplissement de la mission ministérielle en ne tirant pas profit de ses fonctions pour soi-même ou pour ses proches. […]

Cette exemplarité a un sens : si l’État doit être ferme et fort, ses serviteurs doivent être sobres et dignes ; il en va naturellement ainsi pour les membres du gouvernement.”

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