Violence policière : frappé jusqu’au sang pour un tchip

Violence policière : frappé jusqu’au sang pour un tchip

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Par Théo Mercadier

Publié le

Un jeune garçon a raconté à Street Press comment il a été la cible de la violence disproportionnée et du racisme des services de la BAC.

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Street Press rapporte le témoignage accablant de Maxen, un jeune de 16 ans originaire du Raincy (93), victime de violences policières démesurées et injustifiables, le vendredi 20 janvier. Il raconte avoir été soudainement poussé dans le dos au cours d’un contrôle de police (à la suite d’une altercation dont il venait d’être témoin). Surpris, le jeune homme lâche sur le coup un tchip, sans savoir que l’homme qui venait de le pousser était en fait un agent de la brigade anticriminalité (BAC). Après l’avoir poussé deux nouvelles fois, le policier l’attrape alors par le cou et entame une prise d’étranglement. Lorsque Maxen tente de tirer sur son bras pour desserrer la prise, l’agent lui assène un coup de poing sur l’arcade – un coup accentué par la bague qu’il porte.

L’arcade en sang, Maxen entend alors l’agent blaguer sur ses origines asiatiques – “Jacky Chan, il fait le chaud” –, avant de l’embarquer pour le mettre en garde à vue. Sans commentaire. Devant le saignement continu de l’arcade du jeune homme, les policiers sont bien forcés de l’emmener aux urgences. Résultat : 4 points de suture, 8 jours d’incapacité totale de travail et lésions au niveau des cervicales et du dos. Pour un tchip.

S’ensuit une nuit en garde à vue de 15 heures, sans nourriture et dans le froid, pendant laquelle il n’arrive évidemment pas à dormir. Le lendemain, un avocat commis d’office lui apprend qu’on porte plainte contre lui, pour violences volontaires sur agent. L’agent en question dit avoir deux témoins (les deux collègues qui l’accompagnaient). Qu’à cela ne tienne, Maxen ne se démonte pas et annonce pouvoir réunir 12 témoins pour défendre sa cause et prouver son innocence.

Pour cela, il s’empare des réseaux sociaux. Les photos de son visage tuméfié font rapidement le tour du Net et interpellent sur la démesure de la force employée par les agents de police. Mais les réactions sont loin d’être unanimes, comme s’en désole le jeune homme :

“Ce qui me choque ce sont les réactions des internautes qui trouvent normal qu’un léger manque de respect, un tchip (mais je ne savais pas que c’était le policier derrière moi), donne le droit au policier de me tabasser.”