Le Vatican organise son premier hackathon

Le Vatican organise son premier hackathon

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Quatre jours pour changer le monde.

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En soi, un hackathon n’a plus rien d’extraordinaire. Ces rassemblements de courte durée réunissant développeurs, designers ou bonnes volontés en tout genre pour plancher sur une thématique donnée afin de faire émerger produits ou idées sont légion : tous pays confondus, on en dénombre des milliers chaque année.

Au départ réservés au milieu de la tech, les hackathons se sont vus pousser des ailes. Associations, entreprises, services publics, plaisantins-philosophes et même corps de l’armée l’envisagent aujourd’hui comme un outil de choix pour se réinventer et s’auto-disrupter. Plutôt que de les lister tous, il faudrait, un jour, faire une enquête sur les entités malheureuses qui n’ont pas encore pris le virage hackathon.

Cette enquête sur les grands exclus aurait pu, jusqu’à l’année dernière, inclure les sphères religieuses. Mais on apprend que le hackathon a aussi réussi à s’introduire dans le plus petit pays du monde. Le premier hackathon papal, baptisé VHacks, se tiendra donc au Vatican entre les 8 et 11 mars prochains et réunira 120 participants. Trois thématiques seront à l’ordre du jour : l’inclusion sociale, le dialogue interreligieux ainsi que l’aide aux migrants et aux réfugiés. Un programme en parfait accord avec les valeurs de l’Église catholique.

L’événement, organisé par un étudiant (Jakub Florkiewicz), un prêtre (Père Eric) et, entre autres organisations, un think-tank affilé au Vatican (OPTIC), vise plus largement à promouvoir les vertus des nouvelles technologies jusqu’aux confins des ramifications de l’Église. Interviewé par The Next Web, Jakub Florkiewicz précise la philosophie du projet :

“[…] Nous voulons inspirer les gens du monde entier, qu’ils utilisent la technologique pour répondre à leurs problèmes, que les ecclésiastiques sachent qu’ils peuvent utiliser ce modèle pour faire émerger les talents de la jeunesse et, ainsi, s’attaquer à des problèmes locaux.”

S’agirait-il d’une opération marketing de la part du Vatican ? The Next Web a posé la question au Père Eric, qui balaye l’argument d’un coup de soutane :

“Nous n’avons ni temps ni ressources alloués au marketing, et ça ne serait de toute façon pas la bonne manière de faire les choses. Il s’agit d’être utile, comme en témoignent les thématiques que nous avons choisies. Nous voulons avoir un impact.”

Un hackathon supervisé par le pape : en voilà une belle idée pour un futur épisode de The Young Pope. L’œil espiègle de Paolo Sorrentino saura sûrement nous dire si ce genre d’entreprise relève davantage du cynisme ou de l’humanisme.