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L’Unesco inscrit Okinoshima, une île interdite aux femmes, au patrimoine mondial de l’humanité

L’Unesco inscrit Okinoshima, une île interdite aux femmes, au patrimoine mondial de l’humanité

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

L’Unesco vient d’inscrire Okinoshima, une île japonaise interdite aux femmes, au patrimoine mondial de l’humanité. C’est la deuxième fois qu’un site exclusivement réservé aux hommes est ainsi distingué par le comité.

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Ce dimanche 9 juillet, le Comité du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco a ajouté l’île japonaise d’Okinoshima, l’un des lieux les plus sacrés du pays, sur sa liste. Il a également inclus l’ensemble du complexe des sanctuaires Munakata Taisha, comme le Japon l’avait proposé. Le comité considère l’île comme une “valeur universelle exceptionnelle”, alors qu’elle est interdite aux femmes.

Cette petite île, de 4 kilomètres de pourtour, ne compte qu’un seul habitant : un prêtre shintoïste. Son accès est très réglementé, puisqu’elle n’est ouverte aux visiteurs – hommes, donc – qu’un seul jour par an, le 27 mai. Après avoir accompli des ablutions dans la mer, les visiteurs préalablement sélectionnés, et dont le nombre ne doit pas dépasser deux cents, obtiennent le droit de découvrir l’île d’Okinoshima.

Les femmes y sont considérées “impures”

Le Monde nous informe que l’île est un lieu sacré du culte shinto, un “ensemble de croyances vénérant la nature, devenu une religion polythéiste propre au Japon au XIIIe siècle”. Elle abrite plus de 80 000 reliques et œuvres d’art, ce que le ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a souligné dans un communiqué. Il a en outre salué la distinction de l’Unesco et rappelé que l’île “unique et précieuse” avait été depuis les temps anciens un lieu primordial d’échanges avec l’étranger, dont elle gardait de nombreux objets. Il s’agit du 17e site japonais inscrit sur la liste des lieux culturels les plus précieux de la planète.

Le Huffington Post rapporte que son interdiction aux femmes proviendrait d’une vieille croyance selon laquelle celles-ci sont “impures” à cause de leurs menstruations. Cette interdiction a été pointée du doigt par certains intervenants dans le débat à l’Unesco, qui se sont interrogés sur la discrimination que cela pouvait constituer. La directrice du Centre du patrimoine mondial, Mechtild Rössler, a cependant répondu qu’un précédent existait, avec le mont Athos en Grèce. Celui-ci est en effet habité par des moines qui ont fait vœu de célibat, et qui demandent aux femmes de rester à 500 mètres de distance ou de se déguiser en hommes afin d’éviter les “tentations”. L’Unesco l’avait classé patrimoine mondial en 1988.

Tout va pour le mieux alors.