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Dans son réquisitoire anti-Brexit, une députée écossaise reprend Trainspotting

Dans son réquisitoire anti-Brexit, une députée écossaise reprend Trainspotting

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Par Lydia Morrish

Publié le

Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvre-boîtes électroniques. Ça défrise un peu plus quand c’est Renton qui le dit, mais le détournement est bien trouvé.

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Une députée écossaise a tenu un discours anti-Brexit au Parlement britannique se basant sur le fameux monologue de Renton dans Trainspotting qui commence par “Choisir la vie”, réplique qu’on retrouve d’ailleurs dans le deuxième volet du film culte qui sortira prochainement.

Hannah Bardell dit qu’elle a eu l’idée d’écrire une version détournée de cette tirade après avoir vu la suite du film. Elle a profité de son temps de parole pendant les débats sur le fameux article 50 (censé organiser les conditions de la rupture avec l’Union européenne) pour le balancer devant le Parlement ébahi.

Dans son discours, elle balaye de nombreux sujets : l’impression de revenir à l’époque thatcherienne, l’expression de sentiments xénophobes, le déclin du PIB en Écosse, et le vote des Écossais contre le Brexit.

Bon, ça peut être vu comme un peu abusif. Mais s’il y a bien un moment où les Britanniques attendent de leurs représentants une verve et une poigne particulière. En opposant les politiciens ringards et poussiéreux à ceux qui souhaitent le changement, son discours nous rappelle que les députés sont censés s’exprimer pour le peuple et au nom du peuple.

Fuck le jargon technique de Theresa May. Ça fait du bien quand les députés parlent avec leurs tripes.

(via Miramax)
(via Miramax)

Voici le discours en intégralité :

“Choisir le Brexit. Choisir de bidonner des chiffres sur le système de santé et de les placarder sur les bus. Choisir de faire ressortir les sentiments xénophobes et racistes qui ont pullulé tout au long de la campagne pour le ‘Leave’.

Choisir la hausse de 40 % des crimes haineux et de 150 % de ceux visant les LGBT en Angleterre et au Pays de Galles après le référendum. Choisir d’appeler nos concitoyens à voter sur une question primordiale sans avoir rien prévu.

Choisir d’ignorer les intérêts du peuple écossais et des mes administrés de Linvingston, alors qu’ils ont voté en très grande majorité pour rester dans l’UE.

Choisir de quitter le marché unique en mettant en danger 80 000 emplois écossais en 10 ans, ce qui fera baisser le salaire des Écossais d’environ 2 500 euros par an.

Choisir de mettre en péril notre assise au sein de la recherche et de l’innovation en perdant des subventions et des expertises venues de l’UE. Choisir de quitter l’association européenne de médecine sans idée ou prévision de l’impact.

Choisir le Brexit plutôt que le vrai retour au pouvoir contre les mesures absurdes de l’Union européenne. Choisir de revenir à l’époque de Thatcher, faite de pauvreté et d’austérité. Choisir de tourner le dos à l’Europe. Ce n’est pas, monsieur, ce que le peuple écossais a choisi.”

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