Une Américaine a retrouvé le S.O.S. d’un prisonnier chinois dans le sac à main qu’elle venait d’acheter

Une Américaine a retrouvé le S.O.S. d’un prisonnier chinois dans le sac à main qu’elle venait d’acheter

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Par Manon Baeza

Publié le

Une habitante de l’Arizona a retrouvé dans un sac à main qu’elle venait d’acquérir un message qui semble provenir tout droit d’une prison chinoise.

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Traduction : “Est-ce que quelqu’un sait lire le chinois ? Ce message a été trouvé dans un sac à main acheté récemment… Je suis curieuse de savoir ce qu’il veut dire.”

À la fin du mois d’avril, en Arizona, Christel Wallace a découvert à sa grande surprise une lettre écrite en chinois à l’intérieur du sac à main qu’elle venait d’acheter dans un magasin Walmart. Curieuse de comprendre ce qui était écrit sur ce message protégé par une pochette en plastique, sa belle-fille, Laura Barnhart-Wallace, a posté sur Facebook une photo de la note, en demandant de l’aide aux internautes afin d’obtenir une traduction. Un appel à l’aide qui a porté ses fruits, car on sait désormais ce que la lettre raconte.

Le mot est tellement déroutant que la famille Wallace a fait vérifier la traduction à trois reprises, auprès de différentes personnes. En effet, il semblerait que la lettre soit un appel à l’aide venant de prisonniers chinois. Le message évoque notamment les conditions affreuses dans lesquelles ils vivent, les coups qu’ils subissent, ou encore le manque de nourriture ou de traitement médical auquel ils doivent faire face. Le ton du S.O.S. est sans équivoque :

Dans les prisons chinoises, les détenus mènent une vie pire que celles des chevaux, des boeufs, des moutons, des cochons et des chiens.

Selon la chaîne d’info locale KVOA, le message donne des détails précis sur une prison chinoise se trouvant dans le sud de la province du Guangxi. La lettre décrit les 14 heures de travail quotidien imposées aux détenus : un rythme insoutenable qu’ils doivent subir sans pause, ni repas. Et quand ils ont “la chance” d’être nourris, ce sont des aliments sans huile et sans sel qui leur sont servis. Leurs journées de travail peuvent même parfois s’étendre jusqu’à minuit, et si les objectifs donnés ne sont pas atteints, ils sont battus. Les prisonniers sont payés par leur patron 2 000 yuans par mois, soit 265 euros. En outre, si les détenus ont le malheur de tomber malade et qu’ils ont besoin d’un rendez-vous médical, le coût de celui-ci sera déduit de leur salaire mensuel.

Un fléau qui perdure

Ce n’est pas la première fois que la Chine est pointée du doigt pour de telles atteintes aux droits de l’homme, comme nous le rappelle le magazine Dazed and Confused. Bien que le travail pénitencier y ait été en grande partie aboli en 2013, la Chine semble ne pas avoir changé ses mauvaises habitudes.

En effet, en 2015, plusieurs messages similaires ont été retrouvés au Royaume-Uni (à Belfast et à Swansea), à l’intérieur de vêtements achetés dans des magasins Primark. Un ancien prisonnier du camp de Masanjia a également raconté au New York Times avoir écrit une vingtaine d’appels au secours pendant ses deux années d’incarcération, dans l’espoir qu’ils atteignent un jour des boutiques américaines. L’une de ses lettres a été retrouvée dans une boîte de décorations de Halloween par une habitante de l’Oregon en 2013. Des appels au secours qui ne semblent pas faire bouger le gouvernement chinois, comme nous le prouve ce énième scandale.