Des génies ont émulé Tomb Raider I directement dans votre navigateur Web

Des génies ont émulé Tomb Raider I directement dans votre navigateur Web

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Par Thibault Prévost

Publié le

Grâce au projet Open Lara, vous pouvez désormais vous éclater dans les temples pixelisés du Tomb Raider originel, tout droit venu de 1996.

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En l’an de grâce 1996, les studios Eidos et Core Design offraient au monde du jeu vidéo, alors en pleine crise d’adolescence, sa Marianne pixelisée : l’archéologue Lara Croft, infatigable chasseuse de reliques et rêve humide de la culture vidéoludique. Une tresse qui ondule, un maillot de bain bleu électrique, un visage triangulaire et une panoplie de mouvements à faire passer Nadia Comaneci pour C3PO : le jeu vidéo venait de tomber amoureux, et Mario d’être relégué au rang de grand-père grincheux.

Mais réduire Tomb Raider à l’effet de stupéfaction induit par la silhouette gracile de son héroïne serait injuste tant le titre brille par sa jouabilité, son atmosphère, son histoire et sa complexité (ses graphismes aussi, à l’époque, mais le dire n’a plus vraiment de sens pour qui n’a pas connu les consoles de salon 32-bit). Lara Croft n’était pas qu’une playmate, c’était aussi l’héroïne d’un scénario tortueux et la survivante d’un jeu intrinsèquement difficile, dans lequel le joueur se retrouve plus souvent bloqué que mort.

Pour vous en convaincre, le mieux est encore de se replonger dans ses temples labyrinthiques, sombres, lugubres, peuplés de loups, d’ours et de chauves-souris, parsemés de leviers, de chausse-trappes et de périls mortels à chaque tournant. Las ! Vous n’avez pas votre PS1 sur vous ? Vous avez paumé le CD-ROM et l’adaptateur Péritel ? Qu’à cela ne tienne : le mythique Tomb Raider est désormais disponible directement dans votre navigateur, dans toute sa glorieuse beauté géométrique. Branche la DeLorean, Marty, on repart en 1996 !

Un peu moins “beau”… mais quel pied!

Le projet Open Lara, disponible sur Firefox et Chrome, émule le titre, en tout simplicité, directement dans votre navigateur Web – ce qui, incidemment, illustre l’évolution de la puissance de calcul des outils modernes. Bon, on ne va pas se mentir, l’émulation n’est pas parfaite : le jeu est un peu moins “beau” (ce qui est relatif quand on regarde la bande-annonce cinématique du titre) et le joueur peut rencontrer des soucis de textures qui voient les PNJ bloqués dans les limbes entre les différents éléments. Côté pile, les munitions sont illimitées et Lara Croft possède apparemment la capacité de respirer sous l’eau, qu’on ne lui connaissait pas en 1996. Finalement, ces considérations techniques pèsent bien peu face à la bouffé de nostalgie enfantine qui nous envahit dès les premières secondes de prise en main. Quel panard, nom de nom, quel panard !

Lancé par l’équipe XProger en juillet dernier, le projet Open Lara est donc arrivé à maturité cette semaine, et offre le plus beau des cadeaux à une franchise historique : l’immortalité par la présence en ligne, décentralisée et open source. Ne reste plus maintenant qu’à attendre l’issue du projet Open Tomb, une communauté de fous furieux qui, pas découragés par le refus de Core Design de mettre ses codes sources à la disposition de tous, ont décidé de recréer toute la saga (de Tomb Raider à Tomb raider 5) en partant de zéro – si ça vous branche, le GitHub est là.

À l’heure où la franchise s’offre une seconde jeunesse vidéoludique et cinématographique, il est toujours bon de se rappeler d’où elle vient : une époque faite de pixels gros comme des briques et de jeux d’exploration lents, pesant, et terriblement addictifs. Allez-y, votre boss ne vous en tiendra pas rigueur. Lui aussi, il a eu douze ans devant sa Playstation.