Tokyo veut des médailles olympiques faites de déchets électroniques pour les jeux de 2020

Tokyo veut des médailles olympiques faites de déchets électroniques pour les jeux de 2020

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Par Thibault Prévost

Publié le

Les organisateurs des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo veulent récupérer l’or, l’argent et le bronze de composants électroniques pour fabriquer les médailles.

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Entre le 5 et le 21 août, lors des Jeux olympiques de Rio, 2 102 médailles furent décernées aux athlètes les plus méritants de la planète. Lorsque l’on y ajoute les breloques décernées à chaque membre d’une équipe de sport collectif, le total s’élève à 2 488 médailles, sans compter les Jeux paralympiques.

Comme le rappelait Forbes au début des JO, si les précieuses récompenses de Rio ont toutes les mêmes mensurations (500 grammes pour 85 millimètres de diamètre, ce qui en fait les plus lourdes de l’histoire des Jeux olympiques d’été), elles n’ont pas toutes la même composition et encore moins la même valeur monétaire : alors que les médailles de bronze et d’argent sont composées en majorité des métaux susnommés, la médaille d’or est en réalité une médaille d’argent plaquée de six grammes de feuille d’or pur à 99,9 %, selon les spécifications du CIO en cours depuis 1912. Valeur marchande, au cours actuel : environ 500 euros. On est d’accord, ça casse le mythe.

Mais au fait, où dégote-t-on suffisamment d’or, d’argent et de bronze pour fabriquer toutes ces médailles ? Selon les organisateurs brésiliens, 30 % de l’argent et 40 % du bronze utilisés proviennent de déchets industriels, tandis que 50 % des rubans sont issus de plastique recyclé. Une direction écologique que voudrait poursuivre Tokyo, organisateur des JO de 2020, en allant néanmoins bien plus loin : selon le magazine Nikkei Asian Review, les responsables de la compétition voudraient récupérer les précieux métaux dans… les smartphones usagés et autres sortes de déchets électroniques.

Des JO écolos

Cette idée fut lancée en janvier dernier par un comité d’experts chargé de définir un “plan de durabilité” pour gérer au mieux les coûts pharaoniques des JO de Tokyo, qui a notamment mené à l’abandon du projet de stade de l’architecte Zaha Hadid, jugé trop onéreux, au profit d’un design plus “humble” fait de bois et d’aluminium.

Selon Ken Sakakibara du Nikkei Asian Review, le Japon posséderait 16 % des réserves mondiales d’or et 22 % des réserves d’argent grâce à sa “mine” d’appareils électroniques obsolètes. Problème : malgré ses 650 000 tonnes de déchets électroniques annuels, le pays ne s’est pas encore doté d’un système de recyclage spécifique, alors que la majorité de l’argent est déjà réutilisé… par l’industrie électronique.

L’idée serait donc de sensibiliser les Japonais au recyclage d’objets électroniques en dotant leurs foyers d’un récipient spécifique, qui serait récupéré par une entreprise de recyclage une fois plein. Il faudra bien ça, et un gros coup de main des compagnies de téléphone, pour réunir l’équivalent des 9,6 kilos d’or, 1 200 kilos d’argent et 700 kilos de cuivre utilisés lors des JO de Londres.