“Tous unis pour le TGV jusqu’à Béziers” : c’est la légende de la nouvelle campagne publicitaire de la ville de Béziers pour promouvoir une liaison ferroviaire entre Montpellier et Perpignan. Elle accompagne un montage photo du président américain Donald Trump et de son homologue nord-coréen Kim Jong-un, souriant côte à côte.
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La nouvelle affiche de #Béziers fait déjà parler ☺#lgvoccitanieoui #tgv @realDonaldTrump #KimJongUn pic.twitter.com/Lax6eAoaGt
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) October 9, 2017
Depuis ce week-end, la ville de Béziers affiche une publicité sur laquelle le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président des États-Unis Donald Trump, qui ne cessent de se provoquer depuis plusieurs semaines, sont tout sourire l’un à côté de l’autre. Au-dessus, un message : “C’est le TGV qui unira le monde.”
Avec ce slogan, “tous unis pour le TGV jusqu’à Béziers”, la municipalité cherche à appuyer le projet de création d’une ligne de train à grande vitesse qui relierait Montpellier à Perpignan en passant par Béziers, rejeté par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui avait déclaré en août dernier, à propos de la possibilité de créer de nouvelles lignes ferroviaires :
“Ce n’est pas franchement la priorité, très sincèrement. Ce n’est pas la priorité de faire de nouvelles LGV. Si on avait les moyens, volontiers. Mais on n’a pas les moyens.”
Il est vrai que sans ce photomontage, la volonté d’une commune de l’Hérault d’être desservie par le TGV aurait eu peu de chances d’obtenir un écho médiatique quelconque. Cependant, ce choix de placer côte à côte Donald Trump et Kim Jong-un n’a pas plu à tout le monde. En effet, sur la page Facebook de la mairie, une Biterroise a jugé l’affiche “pas drôle” et a pointé du doigt la volonté de la municipalité de faire le buzz :
“Moi, ça ne me fait pas rire. Ces deux individus sont malades psychologiquement… Ne mélangeons pas tout n’importe comment pour faire parler encore une fois de notre ville !”
Béziers, habituée des publicités provocatrices
Le maire d’extrême droite de la ville, Robert Ménard, est également le cofondateur et ancien secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) et ce n’est pas la première fois que l’une de ses publicités municipales fait parler d’elle. En effet, l’élu a coutume de provoquer, comme lorsqu’en septembre dernier, une campagne de publicité intitulée “L’État étrangle nos communes” avait été médiatisée car elle illustrait son message avec le dessin d’un assassinat par étranglement :
Dotations, logement, emplois aidés, subventions... L'État étrangle nos communes !#ÇaFaitMal #Abandon pic.twitter.com/nJc2y44vLu
— Ville de Béziers (@VilleBeziersOff) September 15, 2017
On se souvient également d’une publicité datant de février 2015, à peine un mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, dont le slogan, “désormais, la police municipale a un nouvel ami”, trônait à côté d’un revolver aux couleurs du drapeau français :
Via @piweeFR La campagne choc de la Police Municipale de Béziers et de son "nouvel ami"!!! #beziers #mondedefou #WTF pic.twitter.com/3VXyR5R4uj”
— Pierrick Bouyé (@Pierrick_Com) February 18, 2015
Enfin, il y eut aussi une campagne complètement mensongère : en octobre 2016, une affiche particulièrement sensationnaliste et volontairement anxiogène avait été affichée dans les rues de Béziers. On pouvait lire ce message : “Ça y est, ils arrivent, les migrants dans notre centre-ville !”
"Ça y est ils arrivent..." : de nouvelles affiches anti-migrants à Béziers #E1Matin https://t.co/0HchOEDW4x pic.twitter.com/T50Hz4BiOQ
— Europe 1 (@Europe1) October 18, 2016