Vidéo : le Speech de Ian Monk, dont la fille s’est suicidée après avoir été harcelée à l’école

Vidéo : le Speech de Ian Monk, dont la fille s’est suicidée après avoir été harcelée à l’école

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

La fille de Ian Monk s’est suicidée à 17 ans, après des années de harcèlement scolaire. Il a tenu à s’exprimer sur Speech pour que l’on parle de ce phénomène inquiétant et que les choses changent enfin.
Le 19 décembre 2015, Émilie Monk s’est suicidée en se jetant du balcon de sa chambre. Peu après, ses parents ont découvert qu’elle écrivait un journal intime. La jeune fille de 17 ans y décrivait le harcèlement scolaire qu’elle subissait quotidiennement, sans que l’équipe professorale ne lui vienne en aide. Elle y expliquait qu’elle ne voulait pas en parler à ses parents pour ne pas les inquiéter, et parce qu’elle était convaincue que cela ne changerait rien à la situation. Parce que ce sujet crucial du harcèlement scolaire n’a pas été traité lors des élections présidentielles, son père, Ian, a souhaité témoigner sur Speech :
 
Si Émilie racontait à l’écrit les insultes, les humiliations et les violences qu’elle endurait, c’était pour aider d’autres victimes. Ses parents ont donc décidé de publier son journal, accompagné de leur témoignage et de celui de leur autre fille, pour lever le voile sur une réalité que beaucoup trop d’élèves connaissent, sans qu’on ne leur vienne forcément en aide. Le directeur de l’établissement, auprès de qui la famille avait dénoncé des violences et demandé que les auteurs soient identifiés et sanctionnés, n’a en effet jamais donné suite. Quand Émilie a commencé à rapporter à ses parents quelques-uns des faits de harcèlement et qu’ils les ont signalés dans son cahier de correspondance, rien n’a été fait. Du côté des professeurs, ils leur ont répondu que ses notes étaient excellentes et que tout allait bien. Et après le suicide d’Émilie, son lycée comme le rectorat sont restés silencieux, ne répondant même pas à son faire-part de décès.
Une dizaine de jeunes ayant été scolarisés dans ce même groupe scolaire se sont par la suite progressivement confiés à la mère d’Émilie, Virginie, témoignant d’un problème général de harcèlement, dont certains professeurs auraient même été complices. Dans Rester fort, sa famille veut donc notamment “faire comprendre à certains enseignants que la réputation de leurs établissements ne repose pas que sur les mentions au bac, mais aussi sur leur capacité à respecter les élèves et les faire se respecter entre eux”.
Rester fort est paru aux éditions Slatkine et Cie le 2 mars 2017. Tous les droits du livre sont reversés à des associations qu’aurait soutenues Émilie.

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