S’il y avait plus de femmes aux commandes, les entreprises se porteraient mieux

S’il y avait plus de femmes aux commandes, les entreprises se porteraient mieux

Image :

PARKS AND RECREATION — “Galentine’s Day” Episode 617 — Pictured: Amy Poehler as Leslie Knope — (Photo by: Colleen Hayes/NBC/NBCU Photo Bank via Getty Images)

photo de profil

Par Olivia Cassano

Publié le

Une nouvelle étude démontre que les entreprises où des femmes occupent des postes importants sont plus rentables. Mais pourquoi celles-ci ne sont-elles pas plus nombreuses à être aux responsabilités ? 

À voir aussi sur Konbini

La place des femmes dans le monde du travail est un sujet de discussion à la mode depuis un moment. Inégalité des salaires, harcèlement sexuel, congés maternité… des progrès restent à faire. Les défenseurs de l’égalité hommes-femmes répètent depuis longtemps que tout le monde y gagnerait si les entreprises employaient plus de femmes et les payaient autant que leurs homologues masculins.

Une nouvelle étude intitulée “La diversité des genres est-elle rentable ? Les preuves d’une étude internationale“, menée par le think tank Peterson Institute for International Economics et le cabinet d’audit Ernst & Young, vient étayer leur argumentation.

Basée sur l’analyse des résultats de 21 980 entreprises commerciales, opérant dans des secteurs variés et dans 91 pays différents, cette étude démontre que les boîtes qui comprennent au moins 30 % de femmes dans leur corps dirigeant augmentent leur marge bénéficiaire nette de 6 %.

Companies lead by women make more money, so why are there so few women leaders?
(via Tumblr)

En un mot, l’étude n’indique pas si les femmes PDG font systématiquement de meilleures performances que leurs équivalents masculins, mais elle prouve qu’une entreprise pourrait augmenter ses profits en embauchant des femmes à des postes de cadres supérieurs.

Elle montre également que les pays dirigés par des femmes, et souvent les plus vastes, souffrent moins de discrimination sur le lieu de travail. Le congé maternité, mais surtout le congé paternité, sont des facteurs qui favorisent une plus grande égalité hommes-femmes dans le monde de l’entreprise.

“Dans les pays qui soutiennent les familles, la procréation et la prise en charge des enfants, les femmes doivent faire moins de concessions dans leur carrière et évoluent plus facilement dans leur boîte”, a expliqué au Huffington Post Marcus Noland, le coauteur de cette étude.

D’autres études avaient déjà montré auparavant que les mesures en faveur du congé paternité pouvaient aider les femmes à gagner un meilleur salaire et réduisaient les risques de dépression postnatale. Sans surprise, les femmes qui veulent fonder une famille vont plutôt se tourner vers des entreprises qui les aident à alléger le fardeau de la maternité.

Companies lead by women make more money, so why are there so few women leaders?
(via Tumblr)

Les pays les plus favorables sont la Norvège (14 semaines minimum pour le père), l’Italie (26 semaines à partager entre les deux parents) et la France (26 semaines également).

“Il est évident que les politiques qui favorisent la prise en charge des enfants, mais qui ne placent pas ce fardeau uniquement sur le dos de la femme, permettent aux femmes de développer le sens des affaires et de se construire le réseau nécessaire pour arriver à un niveau qui leur permettrait de faire partie du conseil d’administration.”

Les conseils d’administration des grandes entreprises sont essentiellement masculins, ce n’est pas une exagération. Bien sûr, les jeunes femmes ont des modèles comme Sheryl Sandberg, Marissa Mayer et Arianna Huffington. Mais ces femmes talentueuses ne sont que les exceptions qui viennent confirmer la règle. Toutefois, nous pouvons nous demander : si employer plus de femmes à des postes de cadres supérieurs est bénéfique pour tout le monde, pourquoi sont-elles si peu nombreuses à la tête des grandes entreprises ?

Cette étude dévoile qu’environ un tiers des boîtes ne compte aucune femme dans leur conseil d’administration ou parmi leurs cadres supérieurs. Ensuite, 60 % d’entre elles n’incluent pas de femmes au sein de leur conseil d’administration, 50 % ne comptent aucune femme parmi leurs hauts dirigeants et moins de 5 % sont dirigées par une femme PDG. Il est intéressant de souligner que plus les femmes sont nombreuses au sein d’un conseil d’administration, plus elles le sont parmi les autres postes à responsabilités.

“La corrélation entre le nombre de femmes cadres supérieurs et la marge nette, alors qu’un tiers des entreprises étudiées n’en ont pas, soulève la question suivante : quel serait l’impact sur l’économie mondiale si plus de femmes accédaient à ces postes ?”, explique Stephen R. Howe Jr., manager chez Ernst & Young.

“L’étude montre que s’il est important d’augmenter le nombre de femmes aux postes de dirigeants et PDG, faire gonfler le pourcentage de femmes à des postes de cadres supérieurs serait encore plus bénéfique.”

L’étude analyse également le phénomène de la “jupe dorée”, ou de multiples postes de direction sont répartis entre un petit nombre de femmes. Ce rapport explique qu’il “n’existe aucune preuve que les quotas au sein d’un conseil d’administration ont un impact significatif, positif ou négatif, sur les performances d’une entreprise”. Dans des pays comme l’Islande, la Norvège et la France, environ 9 % des femmes ont travaillé au sein de différents conseils d’administration, contre 7 % d’hommes.

Avec des preuves si évidentes, les arguments fallacieux du genre “les femmes sont trop émotives” et “elles ne peuvent pas jongler entre le travail et la vie de famille” paraissent complètement irrecevables. Les femmes, elles aussi, peuvent rapporter du blé.

Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois.

Female-led companies ear more money, studies show
Julia Roberts dans Erin Brockovich. (© Universal Pictures)