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Le travail des enfants au Bangladesh vu par un photographe

Le travail des enfants au Bangladesh vu par un photographe

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Par Anaïs Chatellier

Publié le

Si mes images mettent en lumière des réalités terrifiantes que des millions d’enfants doivent affronter chaque jour, alors j’ai accompli mon travail. Je parle de 7,4 millions d’enfants qui risquent leur vie chaque seconde pour pouvoir manger et se sortir de la pauvreté, c’est l’histoire de ceux dont nous nous soucions rarement.

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Le photographe GMB Akash, lui, a décidé de s’en soucier et de documenter leur quotidien pour alerter. Si sa série photo s’intitule Angels in Hell (Anges en enfer) ce n’est donc pas pour rien. Les enfants qu’il a photographiés travaillent dès huit heures pour une journée de douze heures, dans des usines “lugubres, insalubres et enfumées” où se mêlent chaleur insupportable et bruit permanent, pour gagner 1200 taka par mois (soit environ 12 euros) et pour seul repas une banane et du pain.
D’autres travaillent sur des terrains vagues, des carrières poussiéreuses à partir de 6h jusqu’à ce que le soleil se couche, pour 80 taka par jour (soit environ 80 centimes). Certains sont à peine âgés de cinq ans…

“Nous les aidons à survivre”

Des conditions de travail inhumaines pour une enfance volée, on peut alors se demander comment les patrons de ses usines peuvent se regarder dans la glace. GMB Akash s’est aussi posé aussi et n’a pas hésité à demander aux principaux concernés, raconte-t-il sur son site. La justification est alors toujours la même :

Si nous n’employons pas ces enfants, ils seraient dans la rue, certainement addicts. Peux-tu leur donner trois repas par jour, une éducation et un toit ? Quelques-uns aident leur mère à survivre. D’autres aident leurs jeunes frères à accéder à l’éducation. Nous les aidons à survivre.

Même s’il a du mal à l’accepter, beaucoup de ces enfants sont un revenu “indispensable” pour les familles, explique le photographe qui s’indigne toujours lorsqu’il apprend que plusieurs familles dépendent entièrement du revenu de leurs enfants âgés de 5 à 12 ans… C’est pourquoi, prendre ces photos et les diffuser sont d’une importance capitale pour lui :

Je veux montrer la complexité de la situation : les parents qui envoient leur petit garçon pour travailler dans les usines parce qu’ils sont pauvres ; l’enfant qui doit travailler pour gagner sa vie ; le patron qui embauche l’enfant pour l’aider.
Je pense qu’il est impossible d’abolir le travail des enfants complètement au Bangladesh à court-terme, mais je pense qu’il est possible d’améliorer les conditions de travail et d’amener plus d’enfants des usines à l’école.