Au Royaume-Uni, les jeunes sont déprimés et de plus en plus inquiets pour l’avenir

Au Royaume-Uni, les jeunes sont déprimés et de plus en plus inquiets pour l’avenir

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Par Juliette Geenens

Publié le

Les jeunes âgés de 16 à 25 ans ont l’impression de “ne plus avoir le contrôle sur leur vie” et sont de plus en plus nombreux à perdre confiance en eux.

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Les études d’institut de recherche ne risquent pas de disparaître en 2017. Aujourd’hui, The Independent partage les résultats d’une enquête menée par The Prince’s Trust, une ONG fondée par le prince Charles, auprès de 2 200 jeunes âgés de 16 à 25 ans. Anxieuse, mal dans sa peau et nettement moins heureuse qu’auparavant, la jeune génération craint un avenir sombre et tente de se construire tout en gérant de sérieuses angoisses.

Selon cet organisme spécialisé dans l’insertion des jeunes dans le milieu professionnel en Grande-Bretagne, jamais les chiffres n’avaient traduit un tel pessimisme depuis 2009. Un jeune sur quatre confie avoir l’impression de ne pas contrôler sa vie. Plus d’un tiers sont réellement inquiets pour leurs perspectives professionnelles tandis que le travail et l’école constituent tous deux une source d’angoisse importante. D’autant plus que pour la moitié des jeunes interrogés, la pression de trouver un emploi se fait plus intense que l’an dernier.

Avec tout ce stress accumulé, une part des moins de 25 ans aurait perdu une certaine confiance en soi, puisqu’un quart des sondés pensent que leur vie n’aboutira à rien d’intéressant peu importe l’énergie investie pour réussir, et 20 % assurent ne pas se sentir capable d’améliorer leur situation, même s’ils le voulaient. Enfin, 42 % des 16-25 ans sont persuadés que décrocher un job et acheter une maison sont des aspirations de vie quasiment irréalistes.

La faute aux politiques

S’ils se sentent désemparés face à l’avenir, les jeunes blâment surtout les dirigeants politiques. Ils sont 34 % à penser que leurs conditions de vie seront plus difficiles que celles de leur parents au même âge. Les jeunes reprochent cette situation aux politiques : 58 % d’entre eux estiment que les récents évènements politiques ont constitué une source de stress concernant leur futur. Cette étude s’étend sur 2016, soit l’année du Brexit. Il n’est pas impossible que la décision du Royaume-Uni de quitter l’Europe, le 23 juin 2016, ait renforcé les inquiétudes des moins de 25 ans.

À l’annonce des résultats du référendum, un sondage montrait le fossé entre deux générations : les plus jeunes (18-24) avaient voté à 75 % contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, tandis que les plus de 65 ans n’étaient que 39 %. Ces résultats restent à relativiser, puisque la méthodologie n’a pas pris en compte l’abstention.

En France, le bilan n’est pas pus glorieux, quand on sait que la précarité touche, en majorité, les personnes entre 18 et 25 ans. D’après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publiée en août 2016, les jeunes Français seraient d’ailleurs les moins optimistes d’Europe et 44 % des sondés âgés de 18 à 24 ans estiment que leur parents rencontraient moins de difficultés d’un point de vue financier et professionnel, à leur âge.

Comme le rapportait Le Monde en avril 2016, en dix ans la pauvreté a bien plus augmenté chez les 18-25 ans que dans n’importe quel autre tranche d’âge : ils étaient 17,6 % à vivre sous le seuil de pauvreté en 2002 contre 23,3 % en 2012, selon un rapport de France stratégies.