Pour dénoncer le forage du gaz, un député australien enflamme une rivière

Pour dénoncer le forage du gaz, un député australien enflamme une rivière

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Par Thibault Prévost

Publié le

Pour illustrer les conséquences écologiques du forage de gaz de couche par fracturation hydraulique, un député australien a mis le feu à une rivière.


“UNE RIVIERE EN FEU !” Majuscules à l’appui, Jeremy Buckingham aura fait passer son message : vendredi 22 avril, le député écologiste australien est allé se balader en bateau sur la rivière Condamine, dans le Queensland, pour jouer au petit chimiste. Son expérience : vérifier si les amas de bulles visibles au milieu de l’eau sont bien des fuites de gaz… en y mettant le feu. Le protocole expérimental est basique et les mesures de sécurité absentes, mais l’expérience est concluante. Tellement concluante, même, que la surface de l’eau s’embrase pour de bon, manquant de cramer la chemise du député. Postée sur Facebook, la vidéo a dépassé les 3 millions de vues. Spectaculaire… et parfait pour dénoncer, de façon virale, les effets de l’exploitation gazière par fracturation hydraulique, auquel s’oppose l’élu vert.
Car pour Jeremy Buckingham, l’explication est toute trouvée : ces poches de gaz sous-marines seraient constituées de méthane, un gaz extrêmement inflammable et responsable d’une partie de l’effet de serre.  La rivière Condamine se trouve en effet “à un kilomètre”  d’une zone de fracturation hydraulique, un procédé controversé utilisé pour le forage du gaz, dont les opposants dénoncent l’impact environnemental. Du côté de la recherche scientifique, pourtant, difficile de parvenir à un consensus.

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Des quantités de méthane sous-estimées par l’industrie ?

En 2012, une étude publiée dans la revue Nature et effectuée près de Denver avait révélé que les quantités de méthane rejetées dans le sol, l’air et l’eau autour d’une zone d’exploitation gazière étaient sous-estimées par l’industrie. En 2015, pourtant, l’Environmental Protection Agency (EPA), organisme gouvernemental américain, publiait une étude prouvant l’absence de contamination systématique de l’eau par la fracturation hydraulique (tout en reconnaissant l’existence de cas de contamination).

Problème : lors de la publication, l’EPA admettait également que l’absence de coopération de l’industrie gazière faussait ses conclusions, qui pouvaient “refléter une rareté des effets sur les sources d’eau potable, ou une sous-estimation causée par plusieurs facteurs.” En France, la fracturation hydraulique est interdite depuis 2011.