Le “RER surfing” ne fait pas rire la RATP

Le “RER surfing” ne fait pas rire la RATP

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Par Rachid Majdoub

Publié le

Deux adolescents se sont récemment filmés en train de voyager entre deux stations de RER, accrochés à l’extérieur du train. Un comportement qui a conduit la RATP à saisir les autorités judiciaires.
Encore une activité ridicule qui, on l’espère, ne deviendra pas un effet de mode. Malheureusement, la bêtise et l’inconscience humaines mènent parfois à franchir certaines limites, comme s’accrocher à l’extérieur d’un RER d’une station à l’autre. Un train qui peut atteindre des pointes de vitesse de 100 km/h.
C’est ce qu’ont récemment fait deux adolescents, sûrement avides de sensations fortes. Munis de leur connerie et d’un smartphone, ils ont pris leur courage à deux neurones et, une fois les portes du RER A fermées, ont quand même sollicité leurs mains pour se cramponner à l’un des wagons. On appelle ça le “RER surfing”.
Départ : gare de Neuilly-Plaisance en Seine-Saint-Denis, arrivée : Val-de-Fontenay. Entre les deux stations, deux minutes de “lol” pour ces mecs-là, mais surtout 120 longues secondes de risque pour leur intégrité physique.
Résultat, une vidéo, filmée par l’un des deux protagonistes :

Rapidement publiée sur Facebook par un utilisateur le 2 novembre dernier, la vidéo a depuis été visionnée près de 440 000 fois sur le réseau social, générant de nombreuses réactions – la plupart négatives, même si quelques personnes évoquent l’éventualité de faire pareil. Un buzz et un comportement désolant qui ont poussé la RATP à réagir.

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Une pratique répandue

Interdite, cette pratique n’est pas nouvelle. En Australie et surtout en Russie, elle est largement répandue dans le métro. Appelée le “métro surfing”, elle a déjà fait plusieurs victimes et conduit à des centaines d’arrestations en quelques années.
En Inde également, certains acrobates s’accrochent régulièrement aux wagons de trains… mais pas que. Contrairement à nos deux jeunes français, encore plus de risques sont pris par certains Indiens qui n’hésitent pas à s’adonner à des numéros aussi dangereux et inconscients que spectaculaires :

L’Afrique du Sud est un cas tout autre. Là-bas, certains jeunes adultes s’adonnent au “Staff Riding”, pratique très importante dans le pays, aussi dangereuse que symbolique. Ils sautent alors sur le toit des trains en marche et opèrent une chorégraphie risquée au-dessous des câbles électriques, comme une danse macabre à pleine vitesse.
Mais leur approche est différente. Au-delà de la recherche de sensations fortes, cette passion est devenue chez eux un moyen d’expression, d’extériorisation et de protestation, comme le dit l’un des pratiquants de cette activité devenue religion, dans un court-métrage que nous avions relayé : “Au lieu de voler ou de tabasser quelqu’un, tu exprimes ta colère en grimpant sur un train.” Parfois au péril de sa vie.
En France, on espère que cet exemple absurde de “RER surfing” ne donnera pas lieu à d’autres cas aussi inconscients.