Rencontre : Prince Andru, un styliste d’avant-garde pour une mode pleine d’amour et de lumière

Rencontre : Prince Andru, un styliste d’avant-garde pour une mode pleine d’amour et de lumière

photo de profil

Par Ella Kemp

Publié le

Bienvenue dans un univers fait de couleurs pastel, de papillons et d’amour.

À voir aussi sur Konbini

Dans un monde qui se décline en nuances de gris, il fait bon trouver des éclats de couleurs. Nous sommes atteints par les pressions de la politique et du monde du travail. C’est pourquoi nous avons besoin d’énergies positives. C’est là qu’intervient Prince Andru. Styliste et muse de la marque Del’Hacienda, avec son partenaire professionnel et conjoint Omar Cisneros, Andru, ou Dru pour les intimes, est un véritable rayon de soleil qui œuvre à rendre le monde de la mode plus beau. Son optimisme contagieux nourrit tous les pans de sa vie. “Je vois la vie comme une célébration sans fin, qu’elle soit bonne ou mauvaise”, explique-t-il à Konbini. Le styliste nous a aussi révélé l’origine de son pseudonyme princier : “Cela vient inconsciemment de mon enfance, notre famille nous appelait la famille royale, parce qu’on était toujours parfaitement soignés de la tête aux pieds.” La naissance d’un prince. Son intérêt pour l’apparence et sa fierté d’être toujours soigné entrent en résonance avec l’une des devises de Dru :

“Toujours être au premier rang, prêt pour toutes sortes d’aventures, même au supermarché.”

Des pièces faites à la main, avec un peu de magie, d’amour et d’âme

La personnalité du prince infuse son travail, celle d’Omar également. Sur son site Web, le couple explique l’influence de la monarchie sur leur identité de marque : “Nous ne sommes pas de sang bleu, mais nous considérons qu’à une époque où tout le monde est trop préoccupé à distinguer le bien du mal, chaque personne ayant une connaissance profonde de soi est royale.” Dru indique que les créations de Del’Hacienda sont “faites à la main avec de la magie de l’amour, mais surtout, de l’âme”. “Dans le monde dans lequel nous vivons, plus personne ne prend le temps de sentir une rose. C’est peut-être cliché, mais moi je le fais”, explique-t-il. Une particularité essentielle de sa personnalité est son amour pour les insectes, notamment les papillons.

Pour Dru, la poésie est une rencontre due au hasard. Il faut choyer toutes les connexions qui se créent et leurs significations. Il nous a ainsi expliqué l’origine de son amour pour les papillons :

“Un jour, j’ai eu la chance de rencontrer un Papilionidae géant, d’une grâce infinie, avec des ailes jaune et noir. Je me suis approché de ce papillon pendant qu’il butinait le nectar d’une fleur et il en a profité pour se poser sur ma main. Il l’a embrassée et s’est envolé. J’ai compris à ce moment-là que j’avais un lien spécial avec cet animal.”

Son amour de la nature a aussi certainement quelque chose à voir avec sa versatilité. Dru aime à souligner les dangers et l’excitation que recèle sa capacité de création comme de destruction. Tout comme la mode, cela influence sa vie personnelle.

“Quand j’ai rencontré Omar, il m’a dit de moins chercher l’inspiration sur mon téléphone et plus autour de moi”, se souvient-il. Quelques années plus tard, on constate que ce conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Sur les podiums, l’influence de Prince Andru n’a cessé de croître, sûrement à cause de son look incroyable, toujours audacieux et rarement attendu. Il salue l’ouverture progressive du monde de la mode aux différents genres.

“C’est incroyable de voir des modèles transgenres faire des campagnes de mode de grande envergure. Il est important d’avoir des figures auxquelles s’identifier quand on est jeune et que l’on cherche à savoir qui on est.”

Concernant ses opinions et sa mission pour la diversité des genres dans la mode, Dru admet que cela joue inévitablement un rôle dans son travail, mais que celui-ci s’inscrit dans un projet plus vaste : “Mon but est de donner aux autres la confiance que je n’ai jamais eue.”

Construire un petit royaume de bonté

La confiance en soi est l’axe qui guide le travail de Prince Andru et nourrit sa fantaisie. Selon lui, celle-ci est indispensable à tous ceux qui jugent la vie adulte un peu trop terre à terre. “On peut parfois se faire aspirer par la réalité des choses. Moi, je veux vous faire en sorte que vous sentiez à nouveau comme un enfant et que vous retrouviez votre imagination de l’époque”, raconte Dru. Il entretient une relation importante avec la communauté qui suit et partage les créations de Del’Hacienda online. Non content de créer ses propres vêtements et d’endosser le rôle de muse, Dru souhaite partager avec tout le monde les valeurs qui l’animent au quotidien :

“Mon message reste de répandre autant de positivité et de lumière que possible pour les papillons qui butinent sur ma plateforme. Je souhaite que cette plateforme soit un petit royaume de bonté qui vous remonte le moral quand vous avez le blues.”

Sur fond de désert aux couleurs pastel ou de forêt féerique, chaque photo de Prince Andru est une œuvre d’art. Si Dru flirte avec de nombreuses influences, du maquillage à la photographie, la mode est la discipline qui relie tous ses centres d’intérêt. Pour l’instant, Dru se consacre à sa marque, mais il n’exclut aucune piste pour l’avenir. Réaliser un film ? Peut-être. Ouvrir une galerie ? Probablement. Se mettre à la musique ? Pourquoi pas ? “On n’a qu’une vie, il faut en faire le plus possible.”

Les femmes de sa vie

C’est à l’époque du collège que son amour de la mode s’est éveillé et des figures de la pop culture comme Andy Warhol, Edie Sedgwick ou Lady Gaga sont des influences importantes dans son travail.

“Omar, mon chéri, qui a créé Del’Hacienda, m’inspire chaque jour, dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle depuis la première fois où l’on s’est croisés autour d’une machine à coudre Juki au FIDM [une école de mode, ndlr], à Los Angeles.”

Les femmes ont également tenu un grand rôle dans la vie de Dru : ses amies, ses mentors, mais aussi sa mère et sa grand-mère. Par leur beauté naturelle, leur talent et leur détermination, ces femmes – Priscilla, Rosie mais aussi Summer, Jessica, Gina et Nina – nourrissent les créations de Dru chaque jour. Toujours élégant, il ne nous laisse pas partir sans nous confier qu’il a également été inspiré par de nombreuses autres figures, des artistes comme des amis.

Il semblerait que le petit royaume de bonté de Del’Hacienda se porte bien. Mais il pourrait encore s’étendre. Andru s’essaie à prédire l’avenir pour sa marque :

“D’ici dix ans, j’espère que la marque et la communauté Del’Hacienda posséderont un atelier à Los Angeles, Londres ou Paris, ce dont je rêve depuis nos débuts. Il y aura encore plus d’amour, de passion et d’âme dans notre travail. J’espère être à leurs côtés pour coudre et prendre soin d’eux.”

Son avenir est ouvert aux amis et aux papillons. Ne se déparant jamais de son optimisme, il a signe tous les mails qu’il nous a envoyés avec la formule “with love + happiness”. On le sent capable de faire entrer chacun d’entre nous dans son cœur.