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Le réchauffement climatique va faire disparaître un sixième des espèces animales

Le réchauffement climatique va faire disparaître un sixième des espèces animales

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Par Thibault Prévost

Publié le

L’Homme, ce virus

Selon l’étude, les zones les plus touchées par ces extinctions seraient l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud (qui pourrait perdre jusqu’au quart de sa faune). Concernant les deux îles, leur taille réduite et leur éloignement des continents empêcheraient les animaux menacés par la montée des températures de migrer. En Amérique du Sud, les écosystèmes spécifiques, notamment en altitude, risquent de disparaître pour de bon, emportant avec eux leur faune inadaptée à d’autres climats. À titre indicatif, le rythme d’élévation des températures, entamé au XXè siècle, est le plus rapide de ces 65 derniers millions d’années. Avec un rythme exponentiel.
Entre 1970 et 2010, la Terre a déjà perdu la moitié de sa population d’espèces sauvages du fait de la pollution des sols, de la déforestation et de la pêche intensive par l’Homme, indépendamment du réchauffement climatique. Depuis l’avènement d’homo sapiens, le rythme d’extinction des autres espèces a été multiplié par 1000. Et parmi celles qui réussiront à échapper à la dégradation de leur environnement, une sur six se fera rattraper par la montée des températures… dont nous sommes directement responsables. La domination se mue lentement en annihilation.

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L’enjeu majeur du sommet COP21 qui se tiendra à Paris et qui réunira du 30 novembre au 15 décembre prochain les chefs d’Etats de la planète, sera de mettre en place une série de mesures visant à limiter le réchauffement mondial à la “ligne jaune” de 2°C d’ici 2100. Pour ce faire et rattraper l’énorme retard accumulé au fil des ans, les émissions annuelles de gaz à effets de serre devront diminuer de 1,3 à 3%, chaque année, entre 2010 et 2050.
Remplir ces objectifs énergétiques serait une grande première pour la majorité des grands pays industrialisés. Cela implique la prise de mesures contraignantes et la mise en place d’un programme herculéen. Il faudra trouver un consensus. Ralentir volontairement la croissance industrielle, investir dans le renouvellement énergétique et modifier radicalement nos logiques de production, de consommation et de transformation. Pendant quarante ans. Sans même savoir si ça suffira.
A titre de comparaison, en 2009, au plus fort de la crise économique, les émissions de gaz à effet de serre avaient baissé… d’ 1%. Avant de repartir à la hausse, plus fort encore. En 2013, 40 milliard de tonnes métriques de gaz nocifs ont été relâchées dans l’atmosphère. Une augmentation de 2,5% par rapport à 2012, et un nouveau record à battre – qui ne passera probablement pas l’année, 2014 s’annonçant vorace.Pour perdre tout espoir en votre espèce, n’hésitez pas à jeter un oeil aux données sur trente ans, plus parlantes encore.
Dire que c’est mal barré est un doux euphémisme. Miguel Canete, commissaire à l’énergie et au climat de l’Union européenne et coordonnateur du sommet de Paris, déclarait ainsi au quotidien britannique The Guardian en février 2015 que les 2°C ne sont “qu’un objectif”, et qu’ “un processus de discussion continue ne pourrait être considéré comme un échec, même si les engagements d’atténuation n’atteignent pas 2°C“. Quand le principal architecte d’un projet commence, un an avant de le lancer, à parler d’échec, on peut légitimement avoir quelques soupçons quant à sa réalisation.