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Au Québec, découverte de microfossiles vieux de 4 milliards d’années

Au Québec, découverte de microfossiles vieux de 4 milliards d’années

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Par Thibault Prévost

Publié le

Les plus anciens fossiles au monde, âgés d’environ 4 milliards d’années, ont été révélés, repoussant la date de l’apparition de la vie sur Terre.

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Et si la vie sur Terre était apparue bien avant que ce que l’on croyait ? Après la découverte, au Québec, de micro-organismes fossilisés dans du quartz depuis environ 3,77 milliards – oui, milliards – et 4,28 milliards d’années, repousse un peu plus les estimations de l’origine de la vie sur notre planète, après la découverte, en août dernier, de fossiles groenlandais âgés d’un peu plus de 3,7 milliards d’années. À titre de comparaison, notre planète est “née” il y a 4,54 milliards d’années. La différence entre le deux découvertes paraît peut-être mince, mais elle représente quand même près de 60 millions d’années de différence d’âge. Et à l’échelle d’un organisme, c’est quand même quelque chose. D’autant que jusque-là, les plus vieux micro-fossiles déterrés étaient plus jeunes de 300 millions d’années.

Alors, à quoi ressemble la vie de nos plus vieux ancêtres ? Pour vous la représenter, imaginez-vous être un tube de quelques millimètres de long et épais comme la moitié d’un cheveu humain, vivant sur du fer dans le fond de l’océan. Des caractéristiques qui confirment un peu plus la thèse selon laquelle la vie terrestre a fait son apparition près de cheminées volcaniques sous-marines, quelques centaines de millions d’années à peine après la stabilisation de la planète. Mieux, cette découverte donne des motifs d’espoir dans la recherche de vie extraterrestre.

Mars, Europe et la vie extraterrestre

Selon le chercheur Matthew Dodd, de l’University College de Londres (UCL), “l’aspect le plus intéressant de cette découverte est […] que la vie a réussi à se développer si tôt dans l’évolution terrestre, ce qui nous donne l’occasion de nous questionner […] : si la vie est apparue si vite sur Terre, peut-on s’attendre à ce que ce processus soit simple et ait pu se produire sur d’autres planètes, ou la Terre est-elle un cas particulier?”

Au-delà d’offrir des nouvelles perspectives quant à l’origine de la vie terrestre, cette découverte (publiée dans Nature) permet surtout de mieux savoir où chercher sur les candidates à la vie extraterrestre, en premier lieu desquelles Mars et Europe, la lune de Jupiter que la Nasa ira visiter durant la décennie 2020-2030.

Car il y a 4 milliards d’années, la moitié de la surface de Mars était couverte d’océans, selon les estimations de la Nasa, et les vagabondages de Curiosity nous ont permis de constater la présence d’accrétions rocheuses similaires à celles observables sur Terre. En théorie, donc, les conditions de vie auraient dû être les mêmes, et les mêmes formes de vie microbiennes pourraient être apparues. Et, sachant que Mars abrite toujours de l’eau liquide, ces formes microbiennes pourraient même être toujours présentes. Ne reste plus qu’à envoyer un géologue et un biologiste sur place pour confirmer.