Retour sur le dernier débat de la primaire écologiste

Retour sur le dernier débat de la primaire écologiste

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Par Clotilde Alfsen

Publié le

Face à face hier soir sur Europe 1, Michèle Rivasi et Yannick Jadot, les deux candidats au second tour de la primaire écologiste, n’ont pas vraiment réussi à se différencier.

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Cécile Duflot éliminée, Michèle Rivasi et Yannick Jadot sont les deux candidats retenus par les adhérents du parti écolo au premier tour de la primaire. Plutôt inconnus du grand public, les représentants d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) ont peiné à se démarquer l’un de l’autre, mardi 1er novembre au soir, au micro d’Europe 1. “Le projet est à peu près le même”, admet Michèle Rivasi. Jeudi 10 novembre, les deux eurodéputés, tous deux passés par Greenpeace et représentants d’une écologie de terrain seront confrontés aux votes des 17 000 inscrits du parti écolo pour le second tour de la primaire.

Une nouvelle visibilité grâce au CETA

Yannick Jadot est arrivé de peu en tête du premier tour avec 35,6 % des votes, laissant Michèle Rivasi non loin derrière avec 30,5 %. Ce sont à peine 670 voix qui les séparent. Mais depuis, Yannick Jadot a réussi à capter l’intérêt du grand public grâce à une intervention au Parlement européen. Alors qu’en général les activités des eurodéputés peinent à attirer l’attention des électeurs européens, la vidéo de l’intervention de Yannick Jadot contre l’accord de libre-échange avec le Canada CETA a fait plus d’un million de vues sur Facebook. Enthousiasmé par cette nouvelle visibilité, Yannick Jadot s’est montré un peu plus optimiste qu’au premier débat.

Sur BFM TVil avait joué au réaliste et sous-entendu qu’il ne serait de toute façon pas élu à la présidence. Hier soir sur Europe 1, Yannick Jadot a évoqué une candidature pour “gagner”, affirmant que “l’écologie doit être au cœur de la refondation de la gauche”. L’ancien de Greenpeace, proche des associations, veut s’accaparer l’espace politique laissé par Nicolas Hulot, qui ne s’est finalement pas présenté à l’élection présidentielle alors qu’il était crédité de 10 % d’intentions de vote.

Affaiblis par l’image d’EELV

La crise au sein du parti n’a pas plu aux électeurs et EELV peine à séduire pour 2017. Divisions, ruptures et conflits ont affecté la stratégie globale du mouvement. Les deux candidats ont regretté les “zigzags tacticiens et le cirque des ambitions individuelles”. Hier soir, les auditeurs d’Europe 1 était 61 % à considérer qu’un candidat écolo n’était pas nécessaire pour l’échéance présidentielle de 2017. Face à ce manque d’enthousiasme, Michèle Rivasi s’est dite “surprise” et a rappelé sa “lutte permanente contre les lobbys”. Yannick Jadot a, lui, proposé un “pacte de confiance pour réconcilier les français avec l’écologie”.

Au sujet de Cécile Duflot, qui s’est fait évincer dès le premier tour de cette primaire, Michèle Rivasi pense que l’ancienne ministre du Logement s’est fait “griller par son passage au gouvernement” et qu’“elle a perdu le contact avec le terrain”. Les deux candidats peuvent, eux, se vanter d’être ultracombattifs à l’échelle locale. Ils se sont tous les deux caractérisés par leur engagement dans des luttes : Yannick Jadot contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le CETA, Michèle Rivasi contre le nucléaire et les laboratoires pharmaceutiques.

Cécile Duflot, elle, n’a pas tenu à soutenir l’un ou l’autre des candidats EELV pour le second tour de la primaire.