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Qui est le plus écolo entre Juppé et Fillon ?

Qui est le plus écolo entre Juppé et Fillon ?

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Par Clotilde Alfsen

Publié le

Ils sont d’accord sur le nucléaire

Sans grande surprise, les deux candidats s’opposent assez largement à ce qui a été fait par la gauche au pouvoir en termes de politiques environnementales. François Fillon et Alain Juppé souhaitent tous les deux revenir sur la loi de Transition énergétique adoptée en juillet dernier. Cette loi veut notamment réduire la dépendance énergétique française au nucléaire et restreindre à 50 % la part d’électricité provenant du nucléaire d’ici 2025. Fillon et Juppé sont eux, plutôt fans du nucléaire et comptent, en cas de victoire, revenir sur cet objectif.

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… et sur le gaz de schiste

L’exploitation du gaz de schiste en France est interdite, mais les deux candidats à la primaire de la droite et du centre ont laissé entendre qu’ils pourraient accepter une évaluation des ressources, ou même des expérimentations ou une exploitation sous conditions. De quoi faire grogner les militants écolos.

Alain Juppé est plus nuancé sur le principe de précaution

François Fillon souhaite la suppression du principe de précaution. Ce principe qui s’applique en cas de doute sur la dangerosité d’un projet est selon lui “dévoyé et arbitraire”. Vivement débattu, le principe de précaution avait été inscrit, avec la charte de l’Environnement, en 2004 dans la Constitution par Jacques Chirac. Bien avant que François Hollande ne soit élu. Alain Juppé, lui, veut seulement le limiter et autoriser certaines recherches (en matière d’OGM, notamment) “afin de ne pas brider l’innovation”.

En agriculture, Fillon n’aime pas les “carcans normatifs”

On l’a compris, François Fillon n’aime pas les restrictions et les contraintes. Pour lui, les années Thatcher sont une référence et la libéralisation du marché est la solution à tous nos problèmes.
Ainsi, le candidat en tête du premier tour avec 44 % des votes valorise “l’écologie d’encouragement” et dénonce “l’écologie punitive”. Jusqu’à peu, il était même impossible de trouver des mesures directement liées à l’environnement sur la page Fillon 2017. Récemment, il a ajouté un document de 12 pages, intitulé “Environnement et transition énergétique”, qui n’existait pas fin septembre.
François Fillon avait affirmé vouloir “mettre le paquet” pour fermer les centrales marchant aux énergies fossiles (10% seulement de l’électricité en France). En revanche, il ne compte pas du tout réduire la dépendance française au nucléaire, qui serait selon lui combattu pour des “raisons idéologiques”. L’ex-Premier ministre souhaite même prolonger la durée d’activité des centrales nucléaires de 40 à 60 ans. Un pari risqué qui devrait coûter au moins 55 milliards d’euros.
Le favori surprise de la primaire souhaite aussi “libérer l’agriculture du carcan normatif” car elle serait “au bord de l’overdose”. Sa solution ? “Abroger par ordonnances toutes les normes ajoutées aux textes européens.

Alain Juppé multiplie les promesses, mais…

Alain Juppé a évoqué, bien plus que François Fillon, l’environnement durant sa campagne. Il a notamment répondu à Nicolas Sarkozy néo-climatosceptique en septembre dernier en réaffirmant “la responsabilité de l’homme dans le changement climatique. À ce moment-là, le candidat multipliait  les promesses environnementales, des énergies renouvelables à l’économie circulaire en passant par les transports “propres”.
Mais sur son site de campagne, on ne trouve pas beaucoup plus de détails. Il faut se contenter d’un paragraphe très généraliste et de quelques promesses déjà prononcées publiquement. Toujours sur son site, il se félicitait le 8 novembre du déroulement de la COP22, assurant que “la question environnementale sera au rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017”.  Le candidat Juppé précise notamment que “l’écologie n’est ni droite ni à gauche”. 
Si Alain Juppé, semble un peu plus intéressé par le sujet que François Fillon, les deux candidats ne proposent rien de révolutionnaire en matière d’environnement. Tous deux témoignent d’un attachement quasi amoureux au nucléaire, qui ne prend pas vraiment en compte les difficultés financières actuelles d’Areva et EDF.