AccueilArchive

Pour la première fois, la Chine instaure une taxe sur la pollution industrielle

Pour la première fois, la Chine instaure une taxe sur la pollution industrielle

Image :

Complexe industriel de Ganjiaxiang en Chine (©Wikimedia)

avatar

Par Jeanne Pouget

Publié le

Le Parlement chinois a adopté dimanche 25 décembre une loi instaurant pour la première fois une taxe spécifique sur la pollution industrielle. Celle-ci prendra effet dès 2018. 

À voir aussi sur Konbini

C’est une première en Chine. Alors que la semaine dernière, le pays déclenchait son alerte rouge en raison de la pollution de l’air pour la deuxième fois de son histoire, le gouvernement a décidé de commencer à sanctionner les industries polluantes. Ainsi, à compter de 2018, les usines chinoises devront payer une taxe sur la pollution qu’elles émettent, que ce soit dans l’air, l’eau ou les sols. Par ailleurs, cette taxe concernera aussi la pollution sonore, calculée en fonction des décibels émis.

Jusqu’alors, il n’existait pas de taxe ni de législation propre à l’environnement concernant la pollution industrielle mais un éventail de charges peu efficaces aux dires des experts. Désormais, “les usines verseront 1,2 yuan (0,16 euro) par unité de pollution atmosphérique, 1,4 yuan (0,19 euros) par unité de pollution de l’eau, 5 yuans (0,68) par tonne de charbon gaspillé et 1 000 yuans (137 euros) par tonne de ‘déchets dangereux’“, rapportent Les Échos.

Les Chinois sont de plus en plus sensibles aux problèmes de pollution

La Chine est, avec les États-Unis, le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde. Notamment via ses centrales à charbon ultrapolluantes qui lui servent à produire 60 % de son électricité. En conséquence, le pays doit faire face à des épisodes de pollution atmosphérique records et de plus en plus nombreux. En Chine, on attribue en moyenne 4 000 décès prématurés par jour à la pollution de l’air (soit entre 1,4 et 1,6 million de morts en 2015).

Face à cet enjeu sanitaire et à l’exaspération des riverains qui suffoquent, les autorités ne peuvent plus ignorer l’ampleur du problème. Après avoir ratifié l’accord de Paris sur le climat main dans la main avec les États-Unis, l’empire du Milieu s’impose d’ores et déjà comme le plus grand producteur mondial d’énergies renouvelables. Avec cette taxe sur les industries pollueuses, un nouveau signal fort est envoyé. Si le chemin est encore long, le pays semble avancer sur la bonne voie.

À lire -> Des collégiens ont dû passer un examen en extérieur lors d’un pic de pollution