Pour SOS Racisme, les propos de Benzema sont “du foutage de gueule”

Pour SOS Racisme, les propos de Benzema sont “du foutage de gueule”

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Par Ariane Nicolas

Publié le

Dominique Sopo, président de SOS Racisme, juge très déplacés les propos de Karim Benzema sur les raisons de sa non sélection en équipe de France de football.

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“Deschamps a cédé sous la pression d’une partie raciste de la France.” Cette phrase de Karim Benzema est au centre de l’attention médiatique depuis une interview publiée dans le quotidien sportif espagnol Marca, mercredi 1er juin.

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La classe politique française l’a condamnée (presque) à l’unisson et dans la soirée, l’association SOS Racisme l’a à son tour critiquée, sans détour. Le président de SOS Racisme a déclaré à l’AFP :

“C’est du foutage de gueule. C’est bien la première fois que j’entends Karim Benzema s’intéresser aux questions de racisme. Et il se trouve qu’il le fait lorsque son cas personnel est engagé.

Nous sommes face à un personnage qui montre un certain degré d’égoïsme et de narcissisme, et qui ne porte d’intérêt à la question du racisme que quand ça le concerne.”

Le président de SOS Racisme estime que Karim Benzema aurait mieux fait de mettre sa notorité “au service du drame des migrants qui meurent en Méditerranée” ou “des jeunes de quartier qui subissent la discrimination quand ils sont trop ‘bronzés'”.

“M. Benzema est un adulte, il peut assumer ses erreurs”

Pour Dominique Sopo, la décision de Didier Deschamps de ne pas sélectionner Karim Benzema dans l’équipe de France de football, malgré ses talents d’avant-centre, est motivée par l’affaire Valbuena et non par des motifs discriminatoires.

Karim Benzema est mis en examen depuis le 5 novembre dans l’affaire dite de “la sextape”, pour “complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement (en l’espèce le chantage)”. Dominique Sopo conclut :

“C’est un peu facile d’essayer de se soustraire à ses propres responsabilités avec des accusations lancées à la légère. Il me semble que M. Benzema est un adulte et qu’il peut assumer ses erreurs.”

Benzema pas complètement isolé

L’attaquant du Real Madrid récolte toutefois quelques soutiens dans sa fronde contre le sélectionneur des Bleus, lancée à dix jours du coup d’envoi de l’Euro 2016. L’ancien secrétaire d’État Benoît Hamon (PS) rappelle que Karim Benzema n’accuse pas Didier Deschamps et le président de la Fédération française de foot, Noël Le Graët, de racisme, mais d’avoir pris une décision qui va dans le sens d’un contexte sociétal détérioré en France. Le député des Yvelines juge ainsi qu’il y a une part de vérité dans ce que dit le footballeur :

“Benzema a raison de dire que nous sommes dans un pays ou le racisme augmente. […]  Deschamps n’est pas raciste, je ne pense pas que Le Graët le soit non plus, je suis même certain du contraire, je le connais bien, mais il y a un sale climat dans ce pays sur ces questions-là.

Il dit qu’il y a un climat qui amène beaucoup de Français hélas à se choisir un bouc émissaire. Les boucs émissaires ont toujours, toujours la même tête.”

Et sur les réseaux sociaux, les messages de soutien à Karim Benzema, ou d’appel à la modération face au scandale créé, ne manquent pas non plus.

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