Pour Mélenchon, la Suisse est un “centre international du blanchiment”

Pour Mélenchon, la Suisse est un “centre international du blanchiment”

Devant l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon s’est emporté contre la Suisse et sa politique fiscale. Il a notamment accusé le pays de blanchir l’argent de trafics.

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Le 18 décembre, en pleine après-midi, devant une Assemblée nationale française quasi déserte, Jean-Luc Mélenchon s’en est violemment pris à la Suisse pendant une dizaine de minutes. Sur fond d’accord relatif à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, le député de La France insoumise a tempêté contre la Suisse, qualifiant le pays de “centre international de blanchiment”.

“Le quatrième paradis fiscal du monde”, comme il a surnommé la Suisse, aurait ainsi une place particulière “dans l’univers de l’évasion fiscale, de la fraude et des trafics”, dissimulant dans ses coffres l’argent “de la mafia, du trafic de drogue, du trafic d’êtres humains, bref l’argent du sang”. Jean-Luc Mélenchon a également assuré que “la moitié des milliardaires français y sont installés” pour échapper aux impôts.

Selon lui, “la relation fiscale avec la Suisse doit changer”, notamment grâce à l’échange automatique d’informations. Le député de Marseille a cependant souligné que la Suisse s’était “engagée à le faire dès 2018”. Petite accalmie ? Non. “Mais comme elle s’est engagée à toutes sortes de choses, je me demande si elle compte réellement le faire”, a-t-il ajouté avant de s’exclamer, un brin lyrique et un brin menaçant : “Puissent les dirigeants suisses entendre la voix des Français, tant qu’elle est énoncée avec bonhomie, tranquillité et patience !”

En Suisse, la tirade a eu un effet retentissant, et a été reprise par l’ensemble des médias du pays. Les réseaux sociaux ne sont pas restés en reste et, évidemment, quelques blogueurs et chroniqueurs se sont insurgés contre ces propos. Le journaliste Grégoire Barbey a écrit dans la foulée un post de blog particulièrement remonté – “Les poncifs de Jean-Luc Mélenchon sur la Suisse sentent le soufre” – tandis que l’historien Christophe Vuilleumier signait un texte plus modéré (“M. Mélenchon exagère”).

Image de couverture : Jean-Luc Mélenchon en meeting à Lille, en avril dernier (© Sylvain Lefevre/Getty Images).