Pour le ministre de l’Intérieur, l’affaire Théo serait un “tragique accident”

Pour le ministre de l’Intérieur, l’affaire Théo serait un “tragique accident”

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Par Théo Mercadier

Publié le

Alors que le gouvernement est en pleine opération d’apaisement, Bruno Le Roux a défendu devant l’Assemblée nationale la thèse de “l’accident”, avancée par la police.

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Un “accident”. “Tragique”, certes, mais un “accident” quand même. Attaqué par le député Éric Ciotti (LR) sur le prétendu laxisme du gouvernement face aux manifestations qui se sont tenues à travers le pays en réaction à l’affaire Théo, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a défendu tant bien que mal l’action de ses services. En politique, les mots ont autant de sens que les actes, si ce n’est plus, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ceux choisis par Bruno Le Roux posent question.

Pour notre ministre de l’Intérieur, l’agression de Théo Luhaka par une brigade de quatre policiers, son passage à tabac, les insultes racistes et, enfin, le viol dont il peut-être été la victime, tout ça, c’est un “accident”. Le Larousse décrit un accident comme un “événement inattendu, non conforme à ce qu’on pouvait raisonnablement prévoir”, un terme bien loin de la réalité de l’événement qui condamne aujourd’hui le jeune Aulnaysien à 60 jours d’incapacité temporaire de travail.

Le ministre de l’Intérieur rejoint la version des faits présentée par l’IGPN, la police des polices, selon laquelle il ne faudrait y voir qu’une “opération qui tourne mal“, un “accident”.  “Ce qui me choque, c’est qu’on parle de viol “présumé”. C‘est un viol, point”, explique l’avocat Frédéric Zajac au micro de France Culture. Une information judiciaire est ouverte depuis le 6 février par le parquet de Bobigny. Trois policiers sont mis en examen pour violences volontaires et un pour viol.