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Une photographe iranienne partage un prix avec les réfugiés irakiens et syriens

Une photographe iranienne partage un prix avec les réfugiés irakiens et syriens

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Par Anaïs Chatellier

Publié le

Une des premières femmes photojournalistes en Iran

Il faut dire que Newsha Tavakolian a démontré à travers ses photos son courage face à des situations dangereuses mais surtout sa capacité à capter l’humain. Photographe autodidacte, elle commence dès l’âge de 16 ans à travailler pour Zan, seul magazine pour femmes à l’époque. À 18 ans, elle devient la plus jeune photographe à couvrir les soulèvements étudiants en 1999, durement réprimés par le gouvernement de l’époque.
Un an plus tard, elle rejoint l’agence new-yorkaise Polaris Images et commence ainsi une carrière à l’international pour couvrir, entre autres, la guerre en Irak et en Syrie, tout en continuant à immortaliser des clichés de son pays. Son audace lui aura même valu à plusieurs reprise de se voir révoquer ses accréditations de presse par son pays.
Pour contourner l’interdiction d’exercer son métier de photojournaliste, elle commence à réaliser des portrait de sa génération chez elle dans une série photo intitulée “Look”, dissimulant l’aspect documentaire de ses clichés par une volonté artistique.

À voir aussi sur Konbini

Newsha Tavakolian's photo exhibition "Look" opens - Thursday 11 April 2013 at Thomas Erben Gallery – New York from Newsha Tavakolian on Vimeo.


financier Edouard Carmignac

Prince Claus

15 000 euros pour aider les réfugiés irakiens et syriens

Dans un post publié sur sa page Facebook repéré par France 24 et dédié à “à tous ceux qui risquent leur vie pour raconter les histoires de ceux que personne n’écoute“, elle s’est d’abord empressée de remercier tout le monde pour ce prix avant d’annoncer ce qu’elle comptait faire des 100 000 euros qu’elle a reçus.

Je suis extrêmement honorée et bouleversée d’avoir été choisie comme lauréate du prix Prince Claus 2015. Je n’oublierai jamais ce jour. Malheureusement, c’est difficile de profiter de ce prix autant que je le voudrais lorsque je vois les régions où j’ai travaillé et vécu réduites en miettes, avec des dizaines de milliers de personnes qui cherchent refuge dans des pays lointains.

Sur les 100 000 euros, elle explique dans son post qu’elle souhaite verser 13 000 euros au prix iranien Sheed qui récompense de jeunes photographes, 10 000 à la fondation Mahak qui aide des enfants atteints du cancer et 7 000 euros à des associations de protection des animaux, avant d’ajouter :

Aujourd’hui, j’ai décidé de donner également 15 000 euros à une organisation qui vient en aide aux réfugiés syriens et irakiens. J’ai travaillé dans les deux pays et je souhaite vraiment rendre la pareille aux Irakiens et Syriens qui m’ont accueilli avec tellement de gentillesse malgré les circonstances difficile dans lesquelles ils vivaient.

Une initiative personnelle qui mérite d’être soulignée et qui pourrait inspirer bien d’autres.