Philippe Poutou condamné pour “dégradations en réunion” lors d’une manifestation

Philippe Poutou condamné pour “dégradations en réunion” lors d’une manifestation

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Par Virginie Cresci

Publié le

“Ça n’a rien d’anecdotique”

Syndiqué à la CFTC, Philippe Poutou manifestait avec trois collègues CGT contre la suppression d’emplois dans leur usine. À la suite des événements, Ford avait porté plainte contre eux. En plus de l’amende, les quatre hommes ont désormais un casier judiciaire. “Ça n’a rien d’anecdotique”, explique Philippe Poutou à Rue 89 Bordeaux. “En plus, par rapport aux autres collègues, j’ai pris 200 euros de plus sans justification supplémentaire. Ils m’ont sans doute pris pour le meneur.” Ou pour un ancien candidat à la présidentielle qui dérange ? Les trois collègues feront appel, lui non.
Sur le site du NPA, Philippe Poutou explique avoir reçu sa peine par courrier recommandé. “C’est un juge à Paris qui a décidé cette sentence à partir des rapports de police, sans même organiser un procès, sans même inviter les syndicalistes à se défendre contre les accusations. C’est donc comme ça que ça se passe…”, somme-t-il. Le syndicaliste rappelle que 910 emplois sont toujours menacés dans l’usine Ford du bassin girondin d’ici à la fin 2018.
“Comme dans beaucoup d’endroits, l’ambiance dans l’usine est à la résignation”, explique Philippe Poutou. “Mais pour une minorité de salariés, il s’agit de ne pas lâcher, de résister et d’essayer d’entraîner les collègues pour réamorcer la bataille pour la sauvegarde des emplois. Même avec les intimidations patronales et les condamnations pénales, on s’accroche et on y croit encore.”

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