Paris souhaite devenir complètement neutre en carbone à l’horizon 2050

Paris souhaite devenir complètement neutre en carbone à l’horizon 2050

Image :

@ Moyan Brenn/Flickr

photo de profil

Par Jeanne Pouget

Publié le

Paris travaille sur un plan climat qui lui permettrait d’atteindre un bilan carbone neutre en 2050 et donc de compenser 100 % de ses émissions de gaz à effet de serre. Un projet ambitieux mais pas impossible. 

À voir aussi sur Konbini

À la suite de la conférence sur le climat de Marrakech (COP22), en novembre 2016, 22 pays se sont engagés à travailler sur des plans de décarbonisation afin de résoudre le problème des gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Parmi eux les États-Unis (enfin ça, c’était avant), le Canada, le Brésil, le Japon, la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, mais également 15 grandes villes dont Paris, qui fait aussi partie du réseau C40, un regroupement mondial de 85 métropoles engagées contre le dérèglement climatique et présidé par Anne Hidalgo.

Afin de déterminer quelles stratégies mettre en œuvre pour contenir le réchauffement planétaire sous le seuil des deux degrés, la mairie de Paris a commandé une étude prospective à des sociétés de conseil que Le Monde s’est procurée. Voici donc à quoi pourrait ressembler la capitale après une transition écologique d’un peu plus de trente ans, selon ce document intitulé  “Paris change d’ère”.

Vers une société post-carbone

Le document de 368 pages, consulté et résumé par Le Monde, propose ainsi un véritable changement de paradigme, pour passer à une société post-carbone libérée des énergies fossiles et compensant les émissions de gaz à effet de serre. Une véritable révolution écologique – aux allures d’utopie – qui fait la part belle à la production d’énergies renouvelables puisqu’il s’agit de faire chuter les rejets de CO2 de 50 % d’ici à 2030, puis de 80 % d’ici à 2050.

Paris prévoit ainsi de devenir une ville solaire avec 20 % de ses toitures couvertes par des panneaux photovoltaïques mais aussi d’utiliser ses sous-sols pour installer des réseaux de chaleur et de froid ou des systèmes utilisant la géothermie. Pour compenser ses émissions résiduelles aux énergies fossiles, la ville souhaite financer d’immenses parcs solaires (pour un total de 50 kilomètres carrés) et éoliens (3 000 mâts). Il lui faudra aussi rénover ses bâtiments, notamment en ayant recours à des matériaux biosourcés, comme le bois, qui aspirent le carbone. Tandis que le parc automobile sera divisé par deux, et au profit de véhicules “propres” (électriques et hybrides), le recours aux transports en commun, au vélo et à la marche sera systématisé.

De nouveaux modes de vie

Cette révolution écologique ira de pair avec un changement des mentalités et influencera nos futurs modes de vie, dont l’on perçoit déjà aujourd’hui  les contours. Ainsi, la société se développera toujours davantage autour de modèles collaboratifs et de l’économie du partage : covoiturage, habitats partagés (colocation, espaces intergénérationnels), coworking et développement du télétravail.

Les modes de consommation urbains évolueront vers une alimentation moins carnée avec le développement de “journées sans viande”, mais aussi la généralisation de l’agriculture urbaine et la démocratisation des circuits courts. Par ailleurs, Paris souhaite s’attaquer à notre production de déchets en les divisant par deux (de 500 à 220 kilos par habitant et par an) tout en promouvant l’économie circulaire et du partage pour réduire la consommation et donc le gaspillage.

Un programme ambitieux donc, mais nécessaire pour atteindre les objectifs de limitation du réchauffement climatique fixés lors de la COP21 et faire en sorte que Paris évolue avec son temps.

À lire -> En 2016, la France est la championne de l’action pour le climat