La sonde Osiris-Rex part défendre la Terre contre un astéroïde

La sonde Osiris-Rex part défendre la Terre contre un astéroïde

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Crédit: Lockheed Martin/ Nasa

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Par Thibault Prévost

Publié le

Le vaisseau d’exploration de la Nasa Osiris-Rex a décollé le 8 septembre direction Bennu, un astéroïde qui pourrait un jour rencontrer la Terre.

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Le 8 septembre, lorsque le vaisseau d’exploration Osiris-Rex a décollé à bord de la fusée Atlas V, la Nasa a officiellement débuté une mission d’exploration digne d’Armageddon. Première étape : deux ans de voyage pour rejoindre Bennu, un gros astéroïde de 500 mètres de diamètre en goguette dans le système solaire. Deuxième étape : se placer en orbite autour du caillou, l’étudier pendant trois ans et, clou du spectacle, en prélever un échantillon et le rapatrier sur Terre courant 2023. Dans le morceau de régolithe — la matière de surface — obtenu, les chercheurs espèrent trouver des réponses quant à l’origine du système solaire, au potentiel minier des astéroïdes et à la meilleure façon de défendre la Terre contre une collision avec l’un d’entre eux. Comme dans Armageddon, on vous dit.

Si la mission est une première pour les Américains, la Nasa ne sera cependant pas la première agence à récolter de la poussière d’astéroïde : les Japonais de la Jaxa ont déjà envoyé et récupéré avec succès, en 2010, la sonde d’exploration Hayabusa, chargée de miettes cosmiques, et Hayabusa-2, lancée en 2014, se dirige vers un autre corps céleste, similaire à Bennu, prénommé Ryugu.

Si les deux missions sont un succès, elles devraient rapporter quelques centaines de grammes de matière (en théorie, Osiris-Rex peut ramasser jusqu’à 2 kilos de cailloux). Suffisant pour en savoir plus sur la formation des corps dans le système solaire et, peut-être, sur l’origine de la vie sur Terre, qui aurait pu être “amenée”, en partie, par ce type d’astéroïde riche en matériaux.

Bennu, deuxième astéroïde le plus dangereux

Pour récolter du régolithe, l’agence américaine a mis au point un dispositif de récolte qui fonctionne ni plus ni moins comme une sorte d’aspirateur, précise Futura-Sciences : le vaisseau va d’abord s’approcher au plus près de la surface  rocheuse avant de déployer une trompe au sol. Le mécanisme va ensuite éjecter de l’azote liquide pour fragmenter la matière, qui sera récupérée dans la trompe, placée dans une capsule et renvoyée vers la Terre.

L’opération de récolte ne devrait pas durer plus de cinq secondes. Outre les projets d’exploitation minière dans l’espace (que l’administration Obama a officiellement autorisé cette année), la mission Osiris-Rex permettra à la Nasa de se renseigner sur la possibilité de transformer les astéroïdes en sorte de stations-service de l’espace, qui permettraient à des missions d’exploration de faire le plein d’hydrogène, de carbone ou d’oxygène.

Enfin, si la Nasa a choisi Bennu, pourtant pas le plus proche des astéroïdes, ce n’est pas pour sa silhouette gironde et ses mensurations dignes de l’Empire State Building, mais pour sa dangerosité. L’astéroïde, dont l’orbite coupe celle de la Terre tous les six ans, est classé comme le second plus “dangereux” pour notre planète, selon la Nasa. Selon les astrophysiciens de l’agence, il existe deux “créneaux de collision” possibles, en 2175 et 2196, avec toutefois une chance sur 2 500. Une probabilité suffisante pour y envoyer un vaisseau pour étudier sa structure et sa composition et tenter d’évaluer l’effet Yarkovsky, soit l’influence de la chaleur solaire sur la trajectoire de l’astéroïde. S’il est mesurable, alors la trajectoire de Bennu pourra être anticipée plus précisément. Une humanité avertie en vaut deux et, au pire, on a toujours Bruce Willis pour sauver la baraque.