La RATP met enfin ses données en “temps réel” à la disposition de tous

La RATP met enfin ses données en “temps réel” à la disposition de tous

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© tibo chardin/Flickr

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Par Thibault Prévost

Publié le

Les développeurs, chercheurs et analystes de données auront désormais accès aux données de circulation de la RATP en temps réel. Open data FTW.

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Un pas de plus vers la transparence des données publiques : le 5 janvier, la RATP a annoncé qu’elle mettait à disposition des chercheurs, des étudiants ou des développeurs l’intégralité de ses données “temps réel” sur la circulation de ses métros, tramways et bus sur Paris et sa banlieue, et ce depuis le mardi 3 janvier. Si ces données ne présentent que peu d’intérêt pour le grand public, elles risquent en revanche d’avoir un impact sur les applications mobiles de transport et de planification, comme Citymapper (que la RATP ne porte pourtant pas dans son cœur), Google Maps ou Maps.me, qui pourront formuler jusqu’à 30 millions de requêtes par mois, gratuitement, lorsque la SNCF n’en offre que 150 000.

Une différence qui changera tout, car en l’absence de données “temps réel”, les applications étaient forcées d’utiliser les horaires théoriques fournis par la régie de transport. Un compromis pas toujours fidèle à la réalité, surtout quand un incident se produit sur une ligne et bloque le trafic. En utilisant les données temps réel, ces applications pourront vous fournir des informations beaucoup plus précises, et vous conseiller par exemple un itinéraire alternatif pour rentrer chez vous lorsque votre métro est bloqué pour diverses raisons.

Le spectre de la loi Macron

Si la RATP se met donc à son tour à l’open data, ce n’est pas (uniquement) par simple bonté de cœur. Du côté législatif, la régie des transports voit s’approcher le spectre de la loi Macron, qui prévoit que toutes les entreprises publiques mettent progressivement leurs données à disposition du grand public. Face à la pression de l’agenda, la RATP a préféré jouer les premiers de la classe et prendre les devants, en y mettant les moyens : “Nous avons travaillé pendant six mois et investi un million d’euros pour dupliquer nos serveurs et préparer cette ouverture des données temps réel dans de bonnes conditions”, précise ainsi au Monde Dominique de Ternay, directeur marketing de l’entreprise.

Mais la pression à se convertir à l’open data n’est pas uniquement venue de la loi sur la croissance et l’activité. Comme le rappelle Le Monde, la RATP s’était trouvée au cœur d’une polémique qui avait, en avril 2016, traversé le monde de l’innovation numérique lorsque Citymapper, l’application de planification de trajet, avait accusé la régie de faire entrave à la consultation de ses données. Une pétition réclamant plus d’ouverture et de conciliation de la part de la régie publique avait même réuni 18 000 signatures. La hache de guerre est aujourd’hui enterrée, et ne reste désormais plus qu’au Stif (le Syndicat des transports en Ile-de-France) de se mettre aussi à l‘open data.