“On l’a bien niqué” : quand Sarkozy se lâche sur l’affaire des costumes de Fillon

“On l’a bien niqué” : quand Sarkozy se lâche sur l’affaire des costumes de Fillon

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Par Théo Mercadier

Publié le

“J’ai appuyé sur la gâchette”

Deux ans plus tard, au lendemain de sa victoire à la primaire de la droite et du centre, Bourgi présente à sa manière ses félicitations au candidat des Républicains fraîchement élu : “Vous avez reçu en cadeau deux costumes”, annonce ainsi la maison Arnys à François Fillon. Sauf que cette fois, contre son habitude, Robert Bourgi a payé en chèque. Il laisse volontairement une trace indélébile sur ce nouveau cadeau (illégal) de 13 000 euros. Une balle glissée dans son revolver.
Une balle qu’il n’hésite pas à tirer quand Fillon décide de prendre ses distances avec ce “type dangereux”, comme l’alerte son entourage. “J’ai appuyé sur la gâchette”, confie Robert Bourgi à Vanity Fair. La “gâchette”, c’est une interview donnée au JDD, où il livre dans le détail toute l’affaire des costumes. Dans le clan Fillon, c’est la panique : “Est-ce qu’il y a quelqu’un qui t’a offert des costumes ? Un mec un peu bizarre paraît-il”, s’alarme la conseillère en com’ du candidat, Anne Méaux. Après avoir géré tant bien que mal le Penelope Gate, elle doit à nouveau répondre aux coups de boutoir de la presse.
Bourgi, resté jusqu’alors à l’abri des caméras, sort de l’ombre lorsque Fillon le traite “d’homme âgé qui n’a plus aucune espèce de responsabilité”. Ça ne passe pas, l’homme d’affaires se lance alors dans une campagne de démolition massive et sillonne les plateaux télé et radio en racontant à qui veut l’entendre comment il a couvert Fillon de luxueux cadeaux. Nous sommes à quelques jours du premier tour de la présidentielle : le candidat ne s’en relèvera pas.
Robert Bourgi raconte à Vanity Fair une conversation qui s’est déroulée lors d’un déjeuner avec Nicolas Sarkozy, son ami de toujours, un “bandit comme [il] l’aime”. L’ex-président pète la forme, il vient de voir celui qu’il a toujours considéré comme un “sans couilles”, un “loser”, un “pauvre type”, perdre l’élection imperdable. Ils mangent bien, tout en commentant l’actu chargée. À la fin, Sarkozy balance : “T’as vu Robert : on l’a bien niqué.”

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