L’Oculus Rift, bientôt chez vous… moyennant 740 euros

L’Oculus Rift, bientôt chez vous… moyennant 740 euros

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Par Thibault Prévost

Publié le

Après plusieurs années d’attente, le casque de réalité virtuelle Oculus Rift est enfin disponible à la vente. En France, il vous en coûtera 740 euros.

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“La réalité virtuelle sera quelque chose que les gens désireront avant qu’elle ne soit quelque chose que les gens puissent s’offrir.” L’aphorisme est signé Palmer Luckey, qui sait exactement de quoi il parle. Depuis 2012 et une campagne Kickstarter triomphale pour l’Oculus Rift, son prototype de casque de réalité virtuelle, qui levait 2,4 millions de dollars, le jeune patron d’Oculus fait rêver debout toute la Silicon Valley. Aujourd’hui, le rêve prend fin. Quatre ans et autant de prototypes que de critiques plus tard, l’Oculus Rift, le seul, l’unique, est disponible à la vente… Mais risque d’avoir quelques difficultés à se trouver des clients.

La raison ? Son prix de lancement, à 599 dollars aux Etats-Unis et 699 euros pour l’Europe, auxquels il faut encore ajouter 42 euros de frais de port. Total de l’addition : 740 euros. Le casque a beau être livré avec une manette d’XBox One et les jeux Lucky’s Tale et EVE : Walkyrie, le montant a du mal à passer chez les gamers.

Et encore, on oublierait presque de préciser que pour profiter de l’Oculus, il vaut mieux avoir la bécane qui va avec. Si vous possédez autre chose qu’un ordinateur récent à 1 500 euros (et ne l’avez pas monté vous-même), vous pouvez dire adieu à vos fantasmes de réalité virtuelle. À titre de comparaison, une Playstation 4 neuve se facture aujourd’hui à 350 euros, tout comme sa rivale XBox One. Vous avez dit frustrant ?

En 2013, son créateur fixait la limite à 600 dollars

Depuis cette annonce, les critiques pleuvent sur la compagnie de Palmer Luckey, déjà tancée en 2014 lors de son controversé rachat par Facebook pour 2 milliards de dollars. Dans un “Ask Me Anything” organisé mercredi 6 janvier sur Reddit, Luckey s’est vu confronté à une horde d’internautes déçus et a fini par confesser sa mauvaise gestion de la communication. Il a assuré qu’il avait “retenu la leçon” et ne donnerait plus de fourchette de prix lors de la sortie de ses prochains produits, au premier rang desquels les manettes Oculus Touch, livrées au second semestre.

Depuis plusieurs mois, le jeune PDG multipliait les déclarations contradictoires. En mai, il fixait le coût total de l’installation, incluant l’ordinateur, à 1 500 dollars. Mal compris par ses futurs clients, il se rétractait en septembre pour fixer le prix de l’Oculus seul autour de 350 dollars. En 2013, il déclarait que “si un objet coûte 600 dollars, peu importe sa qualité, peu importe à quel point l’expérience est satisfaisante, c’est comme s’il n’existait pas”. Aux dernières nouvelles, 740 euros équivalaient à 804 dollars.

Un prix amené à baisser

Alors oui, la commercialisation de la licorne des innovations s’est clairement mal déroulée, et beaucoup d’entre nous ont pris un coup derrière la tête. Pour autant, il reste quelques arguments en faveur de Palmer Luckey et même quelques raisons de croire qu’on pourra bientôt se balader dans son salon en hurlant de plaisir tout en étant en pleine bataille spatiale, et sans l’aide de puissants psychotropes.

D’une part, l’Oculus Rift est un produit entièrement nouveau, qui doit convaincre avant de se démocratiser. Il est donc blindé de technologie inédite, et par conséquent coûteuse, entre deux mini-écrans OLED, un système unique de capteur de mouvements et des composants qu’il a fallu créer. Comme souvent, la première génération de produits est inaccessible au commun des mortels et sert de vitrine. Les générations suivantes la rapprochent du grand public.

En 2016, deux produits similaires au Rift, le Playstation VR de Sony et le Vive de HTC et Valve, viendront le concurrencer. Il y a deux ans, c’était impensable. Et qui dit multiplication des fabricants dit standardisation et baisse des coûts de fabrication. La concurrence suppose une course à l’attractivité, qui devrait faire baisser les prix. “Nous ne gagnons pas d’argent sur les casques”, a expliqué Palmer Luckey, qui a également mis le prix européen plus élevé sur le dos de la TVA européenne, plus importante que celle des États-Unis.