Obésité : il y a 10 fois plus d’enfants en surpoids dans le monde qu’il y a 40 ans

Obésité : il y a 10 fois plus d’enfants en surpoids dans le monde qu’il y a 40 ans

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© Thomas Trutschel/Photothek via Getty Images

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Par Jeanne Pouget

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Une étude conduite en 2016 par l’OMS révèle qu’il y a dix fois plus d’enfants et d’ados obèses aujourd’hui dans le monde qu’en 1975.

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Une étude publiée mercredi 11 octobre dans la revue médicale britannique The Lancet et menée conjointement par l’Imperial College de Londres et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avance des chiffres effarants : 124 millions de jeunes entre 5 et 19 ans étaient en surpoids ou obèses en 2016. C’est dix fois plus qu’il y a quarante ans.

En cause : principalement la malbouffe et la sédentarité combinées à l’éducation et à la pauvreté – autrement dit, le lien entre niveau socio-économique et mauvaise alimentation. Mais aussi des “terrains génétiques” (les chercheurs étudient la possible existence d’un “gène de l’obésité”).

Un niveau d’obésité “inacceptable” selon les chercheurs

Presque toutes les régions du monde sont concernées par ce problème de surpoids et d’obésité. Et si cette prévalence semble plafonner depuis quelques années dans les pays riches, elle continue à grimper dans les pays à revenus faibles ou moyens.

C’est aux îles Cook en Polynésie que le taux d’obésité est le plus élevé au monde : il s’élève à 30 % chez les 5-19 ans. Puis aux États-Unis où il atteint 20 %, tout comme en Égypte et en Arabie saoudite. En Afrique du Sud et au Mexique, où les taux d’obésité étaient dérisoires il y a quarante ans, la proportion de filles obèses est désormais comprise entre 20 et 25 %.

“Le taux d’enfants et d’adolescents concernés par l’obésité a commencé à diminuer aux États-Unis et en Europe de l’Ouest, ainsi que dans d’autres pays riches, mais il y reste à un niveau inacceptable”, soulignent les chercheurs cités par Le Figaro.

Taxer la malbouffe

Les chercheurs dénoncent l’impact de la commercialisation des produits alimentaires et des politiques publiques, notamment des produits sains vendus trop cher et donc inaccessibles aux plus défavorisés.

Ils suggèrent de faciliter l’étiquetage alimentaire afin d’aider les consommateurs à manger plus sain et à écarter les produits les plus nocifs pour la santé (trop gras, trop sucrés, trop salés). Ils proposent également de taxer lourdement la malbouffe et de mieux encadrer le marketing sur ces produits.

À l’échelle de la planète, les enfants et adolescents en insuffisance pondérale restent néanmoins plus nombreux que ceux en surpoids : en 2016, 192 millions d’enfants étaient considérés en sous-poids modéré ou sévère. Principalement en Asie du Sud-Est, notamment en Inde, et en Afrique.

Les chercheurs alertent sur les dégâts causés par une “mauvaise transition alimentaire” déjà observée dans les régions d’Asie de l’Est, d’Amérique latine et des Caraïbes où les enfants et les adolescents sont rapidement passés du sous-poids à l’obésité. “Si cette tendance se confirme, il y aura en 2022 plus d’enfants et d’adolescents obèses qu’en insuffisance pondérale”, préviennent-ils.