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Obama supprime le programme qui aurait permis à Trump de ficher les musulmans

Obama supprime le programme qui aurait permis à Trump de ficher les musulmans

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(Wikipedia commons / Marc Nozell)

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Par Théo Mercadier

Publié le

En supprimant un outil liberticide, Barack Obama prévient la proposition très polémique de Donald Trump de filtrer systématiquement les étrangers de confession musulmane désirant s’installer sur le sol américain. 

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Si Donald Trump entretient le flou sur sa proposition très controversée de fermer la porte des États-Unis à tous les musulmans, ses récentes déclarations semblent pousser dans ce sens. “Vous connaissez mon plan, j’avais raison à 100 % depuis le début“, a-t-il ainsi lâché en réaction aux récents attentats de Berlin, qui ont fait 12 morts, confirmant sa volonté de de réduire drastiquement les libertés des immigrants musulmans aux États-Unis. Sa proposition de leur fermer complètement l’accès au pays est d’ailleurs toujours bien visible sur son site. “Aujourd’hui, nous ne savons pas vraiment ce qu’il veut dire en parlant de bannir les musulmans“, résume l’universitaire Faiza Patel.

Mais Barack Obama, opposé à ce projet de politique discriminatoire, a décidé de mettre des bâtons dans les roues de son successeur en supprimant le cadre administratif qui permettait de recenser la religion des personnes désirant émigrer aux États-Unis (même pour des visas temporaires). Le National Security Entry-Exit Registration System (Nseers) a été créé en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, mais il n’est plus utilisé depuis 2011. La grogne populaire contre l’injustice du procédé a accéléré la suspension de son utilisation par l’administration américaine, qui jugeait aussi ses coûts de fonctionnement bien trop importants par rapport à ses très (très) faibles effets pour la sécurité. Mais il reste une arme dormante que Donald Trump menace aujourd’hui de réactiver.

Se couper du quart de la population mondiale

Le Nseers pourrait alors être orienté contre les 1,6 milliard de musulmans vivant sur Terre, ou uniquement contre ceux venant de pays liés au terrorisme djihadiste. “Quand je serai élu, j’interdirai l’immigration originaire de pays ayant une histoire terroriste“, avait ainsi avancé Donald Trump dans un discours en juin 2016. Il serait alors par exemple impossible pour une famille syrienne, irakienne ou afghane de venir s’installer aux États-Unis… Une version assouplie du programme, également envisagée par l’équipe de Donald Trump, serait d’inscrire la religion des immigrants musulmans dans un registre. Celui-ci concernerait les immigrants, mais aussi tous les résidents étrangers vivant aux États-Unis (étudiants, travailleurs avec visa, touristes, etc.).

Un flicage liberticide qui n’aura peut-être finalement pas lieu. Car l’administration Obama a signé l’arrêt de mort du Nseers, qui devrait être complètement fermé la semaine prochaine. Un joli pied de nez au prochain à son successeur, dont il mine quelque peu les plans : après avoir sécurisé le budget des centres d’avortement et interdit les forages pétroliers en Arctique, Barack Obama préserve aujourd’hui les libertés d’un quart de la population mondiale. Bien joué Barack.