Ô surprise : être constamment à l’affût de notifications est hyper stressant

Ô surprise : être constamment à l’affût de notifications est hyper stressant

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Par Thibault Prévost

Publié le

Une étude de l’American Psychological Association prouve qu’il existe un lien entre la fréquence de rafraîchissement des applications mobiles et les niveaux de stress.

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Oui, à première vue, le titre de cet article sonne comme une gigantesque lapalissade : à l’heure où nos téléphones portables crépitent comme des guirlandes de Noël pour nous rappeler à chaque instant combien de choses merveilleuses nous ratons pendant que nous nous concentrons sur l’ennuyeuse réalité, nous sommes devenus des entités dissociées, à cheval entre deux mondes, prises au piège d’un dilemme permanent qui nous consume d’angoisse. Oui, la “FOMO” (“fear of missing out”, la peur de rater une information) est la clef de voûte du marketing numérique, et la génération qui angoissait de ne pas posséder assez de biens matériels a laissé place à celle qui serait prête à tout pour garder sa place dans le grand huit des réseaux sociaux. Vous croyiez vraiment que rester rivé à votre téléphone toute la journée était sans conséquence?

La dernière étude en date sur le sujet, publiée par l’American Psychological Association et relayée par la MIT Technology Review, est particulièrement édifiante. Les 3 511 Américains interrogés par les chercheurs ont reçu deux consignes : premièrement, évaluer leur degré de stress sur une échelle de 1 à 10, 10 étant le degré maximum d’anxiété. Dans un second temps, les chercheurs ont demandé aux sujets de décrire la fréquence à laquelle ils consultaient leur téléphone. Normalement, là, vous voyez à peu près ou ça mène…

Processus généralisé

Ceux qui indiquaient consulter leur smartphone régulièrement mais pas constamment montraient en moyenne un niveau de stress de 4,4 ; pour ceux qui le consultaient en permanence, la moyenne montait à 5,3 ; enfin, les plus anxieux – qui admettaient consulter leurs mails professionnels même en-dehors des heures de boulot – étaient en moyenne à 6.0. Ah, et ces derniers représentent 43 % des sondés.

Pire encore, le sondage de l’APA révèle que 45 % des personnes interrogées se sentent déconnectées de leurs familles, “même lorsqu’elles sont dans la même pièce”, à cause des réseaux sociaux. Plus spécifiquement, selon 42 % d’entre eux, ce sont les “discussions” politiques et culturelles échangées sur les plateformes sociales qui les font stresser – le terme “discussion” étant, avouons-le, très généreux.

Bref, comme le résume Bloomberg en un titre, “les réseaux sociaux sont en train de rendre fous les Américains”Et ça ne date pas d’hier : une étude d’octobre 2016 relayée par Vox parvenait déjà aux mêmes conclusions, avec 67 % des moins de 30 ans sondés avouant que le smartphone était source de stress et/ou d’angoisse. Qu’ils se rassurent, le phénomène est planétaire, et des solutions existent : côté tech, tout d’abord, avec des applis capables de vous déconnecter quand vous frôlez le burn-out ou des bracelets qui détectent vos niveaux de stress, mais aussi avec de bons vieux stages de déconnexion dans des monastères médiévaux desquels les portables sont rigoureusement bannis. Et si ça ne fonctionne toujours pas, soyez radical : repassez au 3310.