Nul ne sait comment Facebook nous suggère de nouveaux amis (à part Facebook)

Nul ne sait comment Facebook nous suggère de nouveaux amis (à part Facebook)

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Dans la grande famille des algorithmes impénétrables de Facebook, il y a la fameuse fonction de la suggestion d’amis. Réunir les gens, c’est beau, mais un brin flippant.

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Que se passe-t-il quand on épluche la liste des personnes avec lesquelles Facebook nous propose de devenir ami ? On a des surprises, forcément. Kashmir Hill, journaliste pour le site américain Gizmodo, a étudié en détail les 1 400 personnes qui lui étaient suggérées (belle performance au passage). Elle en a reconnu seulement 15 %. Parmi les 85 % d’inconnus, une pépite : une grand-tante qu’elle n’avait jamais connue.

L’histoire aurait pu s’arrêter là : la grand-tante étant l’amie d’une amie d’une amie, les algorithmes de Facebook n’ont pas eu trop de mal à la connecter à sa petite-nièce. Sauf que ces intermédiaires n’existaient pas et que rien, en apparence, ne pouvait connecter les deux femmes. Piquée au vif et légèrement inquiète, Kashmir Hill, en bonne journaliste, a mené son enquête et s’est demandé comment fonctionnait l’algorithme du “PYMK” (“People You May Know”).

Elle s’est heurtée à un mur opaque : Facebook communique très peu sur les ingrédients qui composent la recette maison. Un porte-parole lui a tout de même lâché une information inattendue : Facebook utilise une centaine de “signaux” pour effectuer les mises en relation. Certains de ces signaux sont évidents. Les algorithmes traquent les amis d’amis, les membres des groupes auxquels l’utilisateur appartient, les tags utilisés sur les photos ou encore les réseaux estudiantins et professionnels.

Mais la journaliste cite d’autres cas cocasses et troublants rapportés par Recode et USA Today, à l’instar de cette patiente mise en contact avec le collègue de son psychiatre ou un autre utilisateur mis en relation avec une personne croisée dans la rue le jour même. En exigeant plus d’explications, Recode et USA Today ont réussi à extorquer quelques informations de la part de Facebook. On a surtout appris les données dans lesquelles Facebook ne vient pas fouiner :

  • La géolocalisation
  • Les appels vocaux, les SMS et les mails
  • Les cookies

En revanche, les algorithmes peuvent tout à fait utiliser les contacts téléphoniques ou les mails communiqués à l’inscription ou partagés avec les applications reliées à Facebook. Si vous rêvez d’être mis en contact avec des parents éloignés, vous savez ce qu’il vous reste à faire.