Nigeria : 42 hommes arrêtés pour “homosexualité” à l’issue d’une réunion sur le VIH

Nigeria : 42 hommes arrêtés pour “homosexualité” à l’issue d’une réunion sur le VIH

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Par Cyrielle Bedu

Publié le

Une pétition, adressée au ministre de la Justice nigérian, a été lancée en ligne le 1er août pour demander leur libération.

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Au Nigeria, 42 hommes sont actuellement emprisonnés car ils sont soupçonnés par les autorités d’être homosexuels. Ils sont détenus depuis le 29 juillet dernier, date de leur arrestation dans un hôtel du quartier d’Owode-Onirin, situé dans le nord de Lagos, la capitale économique du Nigeria. Ce soir-là, plusieurs dizaines d’hommes se rassemblaient dans le cadre d’une réunion de sensibilisation sur le sida. La soirée se tenait “dans le hall de l’hôtel, où des conseillers étaient présents pour parler des risques du VIH et prodiguer des tests de dépistage gratuits”, rapporte Bisi Alimi, un défenseur nigérian des droits des LGBTQ+.

Comme le note RFI, outre son aspect préventif, ce rassemblement avait aussi pour but de “briser l’isolement des homosexuels dans un pays où ils savent que leur orientation sexuelle est illégale”. Car au Nigeria, l’homosexualité est un délit. En 2014, l’ancien président Goodluck Jonathan avait en effet promulgué une loi, toujours appliquée, qui interdit l’homosexualité. Ce texte prévoit 14 ans d’emprisonnement en cas de mariage homosexuel et 10 ans de prison pour les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.

C’est pour cela que le 29 juillet, après avoir constaté que cette soirée de sensibilisation avait lieu, les voisins de l’hôtel ont prévenu la police. Plus d’une semaine après leur arrestation, les 42 hommes sont toujours en détention. À ce jour, on ne connaît toujours pas la date de leur éventuelle libération, ni celle de la tenue d’un procès, comme le rapporte le quotidien wallon La Libre Belgique.

Une pétition en ligne pour leur libération

“Nous sommes toujours en train d’étudier leurs dossiers pour déterminer qui est coupable avant de les traduire en justice selon les termes de la loi”, expliquait le porte-parole de la police de l’État de Lagos, le mercredi 2 août. “Selon des habitants du quartier, certains d’entre eux étaient connus pour leur homosexualité. Ils ont été placés en garde à vue pour approfondir l’enquête.”

En réaction à cette arrestation, Bisi Alimi a lancé le 1er août une pétition sur les réseaux sociaux. Dans celle-ci, il interpelle le ministre de la Justice, Abubakar Malami, pour demander la libération de ces 42 hommes.

Dans un fil de discussion sur Twitter, Bisi Alimi rappelait le 31 juillet dernier, le caractère absurde et grave de ces arrestations :

Traduction : “Ce sont des groupes d’hommes, composés de jeunes et de vieux, de pauvres et de riches, qui essayaient de trouver du réconfort dans un pays qui les diabolise.”

Traduction : “Tout ce qu’ils voulaient c’était un endroit sûr, un environnement de fraternité chaleureuse avec des gens qui leur ressemblaient. Là, on les a enfermés comme des criminels.”

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