Nicolas Hulot estime que le Ceta “est en contradiction avec nos objectifs”

Nicolas Hulot estime que le Ceta “est en contradiction avec nos objectifs”

photo de profil

Par Astrid Van Laer

Publié le

Le ministre de la Transition écologique et solidaire s’est exprimé sur Europe 1, vendredi 22 septembre. Il s’est prononcé au sujet de l’entrée en vigueur du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, le Ceta, et a déclaré être toujours “inquiet”, concernant certains points de l’accord.

À voir aussi sur Konbini

Jeudi 21 septembre, le Ceta est partiellement entré en vigueur. Le lendemain, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, était l’invité de la matinale d’Europe 1 et a évoqué le sujet. Jusque-là, le silence de l’ancien président de la Fondation Nicolas-Hulot à propos de la ratification du Ceta devenait incompréhensible.

En effet, avant d’être nommé ministre, ce dernier s’y était vivement opposé. En octobre 2016, il avait déclaré que “refuser le Ceta, c’est donner une chance à l’Europe”, car selon lui le traité transatlantique “menace notre santé, alimentation, climat et notre démocratie”. Mais depuis qu’il est en fonction, il n’avait plus émis de commentaire à ce sujet et ne s’y était plus opposé publiquement.

On peinait donc à comprendre l’absence de prise de parole publique de sa part depuis son entrée au ministère. Vendredi 22 septembre, le ministre a finalement déclaré être “très inquiet”, évoquant un “traité mis sous surveillance” et estimant que le Ceta [nous expose] au lieu de nous protéger”.

“Nous avions des raisons d’être inquiets”

Interrogé par Patrick Cohen, qui voulait savoir s’il s’agissait d’une concession ou d’un compromis, le ministre a répondu qu’il considérait que ce traité devait avoir valeur de “leçon pour l’avenir” et qu’il ne fallait pas que le Ceta prenne le pas sur les engagements environnementaux pris par la France :

“Il ne faut plus de traités qui soient en contradiction avec nos objectifs. L’Europe, pas à pas, érige des règles environnementales et sociales. […] Il faut que les États membres puissent en amont adhérer, ou non, à ces nouveaux traités.”

Nicolas Hulot a également avancé une raison diplomatique pour expliquer le fait qu’il ne s’y était pas opposé : “Le processus était tellement lancé qu’à moins de créer un incident diplomatique (que nous ne souhaitions pas) avec le Canada, c’était difficile [de l’arrêter].

Selon lui, à l’avenir, “il va falloir être excessivement vigilant”, car il ne s’agit pas d’un traité “de juste échange mais de libre-échange, dans le mauvais sens du terme”.

À lire -> Le Ceta est partiellement entré en vigueur : mais en fait, c’est quoi ?