La Nasa demande (involontairement) à Twitter de nommer les nouvelles exoplanètes

La Nasa demande (involontairement) à Twitter de nommer les nouvelles exoplanètes

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This artist’s impression shows an imagined view of the three planets orbiting an ultracool dwarf star just 40 light-years from Earth that were discovered using the TRAPPIST telescope at ESO’s La Silla Observatory. These worlds have sizes and temperatures similar to those of Venus and Earth and may be the best targets found so far for the search for life outside the Solar System. They are the first planets ever discovered around such a tiny and dim star. In this view one of the inner planets is seen in transit across the disc of its tiny and dim parent star.

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Par Thibault Prévost

Publié le

Avec le hashtag #7namesfor7planets, la Nasa a encouragé Twitter à baptiser les exoplanètes du système Trappist-1. Internet adore ce genre de trucs.

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La dernière fois qu’un organisme public s’est aventuré à crowdsourcer un nom en offrant aux internautes la possibilité de participer, l’agence de recherche environnementale britannique (NERC) a failli se retrouver avec un navire-laboratoire à 235 millions d’euros fièrement baptisé “Boaty McBoatface” par référendum. Un veto plus tard (encore bravo pour le déni de démocratie, messieurs), la belle histoire s’arrêtait net. La légende, elle, restera à jamais dans la grande mémoire collective des Internets.

Les entreprises et organismes publics devraient pourtant le savoir : à chaque fois qu’ils demandent son avis à Internet, ça se termine en trolling et en rétropédalage – sans quoi le nouveau slogan de la boisson Mountain Dew aurait été “Hitler n’a rien fait de mal” et une station d’épuration d’Austin, au Texas, serait devenue la “Société Fred Durst des Arts et Sciences Humaines” (en hommage au chanteur de Limp Bizkit). La Nasa et son personnel de nerds connaissaient donc parfaitement les risques…

#7namesfor7newplanets, un festival de noms

Et pourtant, c’est bien ce que l’agence américaine a fait, dans la foulée de l’annonce de la découverte du système Trappist-1 et de ses sept exoplanètes rocheuses. Un seul tweet, un hashtag (#7namesfor7newplanets) et toute la créativité de la twittosphère s’est embrasée comme une flaque d’essence. Dans les jours qui ont suivi, le hashtag s’est retrouvé en tête des trending topics et, par effet boule de neige, a suscité de plus en plus de contributions. Un véritable festival de noms, entre les inévitables références à Trump – “Far from Trump-1, Far From Trump-2…” –, les noms de la saga Fast and Furious, les familles de Game of Thrones, les personnages de Harry Potter, des Simpson, de Star Wars. Globalement, toutes les références à la pop culture moderne y sont passées – oui, même le Roi-Soleil Emmanuel Macron.

Si le déchaînement d’absurdités fait plaisir à voir et rassure sur l’amour que porte désormais le public à la Nasa, ce n’est pourtant pas lui qui décidera du nom des sept exoplanètes nouvellement apparues sur notre carte de l’Univers. Comme à chaque fois ou presque, l’honneur reviendra à l’Union astronomique internationale, qui se charge de nommer tous les corps astronomiques. Et vu son corpus de référence, qui inclut notamment Beowulf, Madame Bovary, L’Enfer de Dante ou l’immense Fondation d’Isaac Asimov, on pourrait avoir droit à des planètes aux noms stylés.