Les murs de la fac de Strasbourg recouverts de messages sexistes pris sur le Tumblr Paye ta fac

Les murs de la fac de Strasbourg recouverts de messages sexistes pris sur le Tumblr Paye ta fac

Image :

(Source : Twitter / @chartanarchia)

photo de profil

Par Théo Mercadier

Publié le

Une action coup-de-poing d’un collectif féministe, en cette Journée des droits des femmes.

À voir aussi sur Konbini

Chargement du twitt...

“Comment ça tu ne sais pas faire les deux en même temps ? T’es une femme nan ?” On a tous été plus ou moins atterrés devant les ignominies sexistes sans nom relayées par le désormais célèbre Tumblr Paye ta fac. De page en page, le site révèle les témoignages venus de la France entière et révélateurs du machisme des professeurs et intervenants dans nos universités. “Blagues” insultantes, remarques graveleuses, clichés machos, attitudes déplacées : 56 pages de vomi.

À l’occasion de la Journée des droits des femmes, Internet a déboulé dans le monde bien réel. Dans la nuit du 7 au 8 mars, le collectif féministe de la fac, “Copines”, a recouvert les murs de la fac avec de nombreuses phrases chopées sur le Tumblr, à défaut de les couvrir de vomi.

Ont été sélectionnées en priorité celles qui avaient été prononcées entre les murs du campus de Strasbourg, et c’est pas ce qui manque : depuis des années, des étudiants tentent d’alerter leur direction sur les propos offensants tenus par certains professeurs. Pour toute réponse, on leur raconte qu’ils n’auront “jamais de preuves” sur le plan légal, dans la mesure où il est “interdit d’enregistrer un professeur”.

Pour en finir avec l’impunité

Malgré tout, certaines de ces phrases sexistes paraissent dans le journal de l’IEP de Strasbourg, à la rubrique “citations originales”. Le journal étant lu par les cadres du campus, ces témoignages auraient dû alerter. Mais non, aucune réaction, rien, l’impunité totale.

C’est cette omerta orchestrée de longue date qui a poussé ce 8 mars le collectif “Copines” à mener leur action coup-de-poing, autant adressée aux étudiants qu’à l’administration. Résultat, des centaines de panneaux colorés dans toute la fac, autant de témoins des insultes quotidiennes que subissent les jeunes femmes dans les universités françaises.

Chargement du twitt...

Chargement du twitt...

Morceaux choisis, dans la seule université de Strasbourg. Et il y a 73 universités en France :

“Il n’y a aucune différence entre la salope française et la salope italienne. Les deux, ce qu’elles aiment, c’est acheter des sacs à main” – Université de Strasbourg, un prof

“Vous ne savez pas réfléchir. Trouvez vous un mari riche, ça sera la seule façon de vous en sortir dans la vie” – Université de Strasbourg

“L’art n’est pas un domaine pour les filles. Les filles vous n’avez rien à faire ici ! Les meilleurs artistes sont des hommes” – Université de Strasbourg, histoire de l’art

“C’est peut-être parce qu’ils aiment les petites brunes haha !” – (Mon directeur de thèse, alors que je venais de lui dire que j’avais eu de très bons retours sur mes recherches) – Université de Strasbourg

“Maîtriser l’informatique c’est bien, ça servira toujours pour celles qui veulent se reconvertir comme secrétaires” – Université de Strasbourg, Économie-Gestion

“Tu peux venir dormir chez moi. Tu sais je gagne bien ma vie comme chercheur” – Université de Strasbourg