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Au Moyen-Orient, les crises font diminuer la pollution de l’air

Au Moyen-Orient, les crises font diminuer la pollution de l’air

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Par Thibault Prévost

Publié le

La qualité de l’air, thermomètre de la température politique?

Plus impressionnante, l’étude des taux de pollution atmosphérique entre la Syrie et le Liban propose une véritable chronologie de la guerre civile syrienne et des déplacements de population qu’elle induit. Ainsi, les taux de NO2 mesurés au-dessus d’Alep et Damas ont fondu de 40 à 50% depuis 2011, l’année marquant le début de la guerre civile entre Bachar al-Assad et l’Armée syrienne libre.
A l’inverse, la pollution au dioxyde d’azote a augmenté de 20 à 30% depuis 2014 au… Liban, pays frontalier de la Syrie. La “faute” au million et demi de réfugiés syriens, forcés de fuir la guerre et de s’installer chez leurs voisins du pays du cèdre, provoquant une subite augmentation de 20% de la population nationale.

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“La guerre est toujours une catastrophe écologique”

Enfin, l’étude est allée jusqu’à jeter un coup d’œil dans le ciel grec où les nivaux de dioxyde d’azote, bien qu’en constant déclin ces vingt dernières années, ont réduit de 40% depuis… 2008, début de la crise économique ayant entraîné la récession du pays. Pour résumer cyniquement les résultats de l’étude, là où l’air des villes se purifie, c’est probablement que la situation économique et politique se dégrade.
Néanmoins, la qualité de l’air ne saurait être utilisée comme seul indicateur du climat politique, comme le précise Steven Cohen, directeur de l’Institut de la Terre de l’Université Columbia, cité par le New York Times : “La guerre est toujours une catastrophe écologique. Même si certains polluants sont moins présents pendant le déclin de l’activité économique, de dangereux composés chimiques s’implantent dans l’eau et le sol avec l’utilisation de armes modernes.” Une autre façon de dire qu’aujourd’hui, en Syrie, il ne reste plus grand-monde pour respirer cet air purifié.