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Elections régionales : mode d’emploi

Elections régionales : mode d’emploi

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(phgaillard2001/Flickr)

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Par Théo Chapuis

Publié le

Mais à quoi servent les élections régionales ? Konbini vous dit tout sur ce scrutin moins simple à saisir qu’il en a l’air.

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Ce week-end et le suivant, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les conseils régionaux et assemblées. Sauf que vous ne savez ni à quoi ça sert, ni comment ça marche.

Pas de panique, Konbini est là pour vous rappeler les basiques, que ce soit pour briller en société ou tout simplement pour mieux comprendre l’enjeu.

C’est quoi ?

Les dimanche 6 et 13 décembre 2015, les Français se rendront dans les bureaux de vote afin d’élire les 14 conseils régionaux de métropole et d’outre-mer ainsi que les assemblées de Corse, de Martinique et de Guyane. Les élections régionales sont parmi les plus jeunes de toutes : alors qu’elles ont été créées en 1972, elles ont acquis le statut de collectivités locales à partir de 1982 et le premier scrutin régional date de 1986.

À l’issue de ces élections qui ont lieu au scrutin universel direct, les représentants seront élus pour une durée de six ans.

Qui élit-on ?

Selon un fichier du Ministère de l’intérieur décrypté par “Les Décodeurs” du Monde, 21 456 personnes se présentent sur 171 listes. Si la parité est presque respectée, moins de 22% des têtes de liste sont des femmes et seuls les écologistes présentent davantage de femmes que d’hommes. Les candidats ont entre 17 et 94 ans et le candidat type a 49 ans.

Citoyens de la société civile pour la plupart, 213 d’entre eux sont désignés sous le terme de “personnalités” par la Place Beauvau. Il s’agit des candidats qui exercent déjà une activité d’élu important – ils sont 102 députés, 51 sénateurs, 23 parlementaires européens et 8 ministres. 47 de ces 213 “personnalités” sont têtes de liste, soit 27,5% d’entre elles.

Quel est le mode de scrutin ?

Si aucune liste n’obtient la majorité absolue au premier tour, l’élection régionale se joue en deux tours. Au terme du premier, toute liste ayant reçu au moins 10% des voix a l’autorisation de se maintenir pour l’étape suivante. Les listes ayant perçu entre 5 et 10% des voix peuvent fusionner avec une autre qui se maintient au second tour… or celles qui ont obtenu moins de 5% des suffrages au terme de l’élection sont éliminées. Voilà pourquoi on assiste parfois aux fameuses “triangulaires”, lorsque trois partis différents parient sur leur victoire au deuxième tour.

Arrive donc le deuxième tour à l’issue duquel au moins deux listes s’affrontent dans les urnes. La gagnante obtient alors automatiquement un quart des sièges à pourvoir au conseil régional. Les trois quarts restant sont distribués à la proportionnelle entre tous les partis ayant remporté plus de 5% des voix, dont celui qui a “gagné” l’élection. Vous suivez ?

Pas d’inquiétude, en bon pédagogue, Francetv info devrait vite vous le faire entendre. Le site prend l’exemple fictif d’une région à 100 sièges : à l’issue du second tour, si les listes A, B et C obtiennent respectivement 43%, 37% et 20% des voix, la liste A remporte tout d’abord un quart des sièges (25 sièges) plus 43% des 75 sièges restant (32 sièges). Avec 57 sièges, la liste A peut exercer le pouvoir dans la région – avec toutefois dans l’opposition la liste B qui obtient 37% de 75 sièges (soit 28 sièges) et la liste C à 20% de 75 sièges (soit 15 sièges).

Une fois les votes décomptés, on sera en mesure de répartir les listes gagnantes dans les conseils régionaux, pas tous équivalents en termes de représentants : ceux-ci ont un nombre de places proportionnel au nombre d’habitants de la région – aussi la Guadeloupe compte-t-elle 41 sièges à pourvoir contre 209 en Île-de-France.

A quoi faut-il s’attendre ?

Or, depuis que la gauche est revenue au pouvoir, elle n’a fait qu’enchaîner les défaites électorales face à la droite, voyant même l’extrême-droite réaliser des percées de plus en plus préoccupantes dans les urnes. Les municipales de mars, les européennes de mai et les sénatoriales de septembre 2014, mais aussi les départementales de mars 2015 ont fait basculer les majorités de gauche à droite quasi-invariablement.

Selon la grande majorité des sondages, le scrutin des 6 et 13 décembre 2015 ne devrait pas déroger à la règle : en toute logique, le PS subira une lourde défaite. Alors que seule l’Alsace avait résisté à la gauche lors du dernier scrutin, elle aura bien du mal à conserver ses prises face à la gauche… mais surtout face à l’extrême-droite, qui pourrait remporter quatre régions : le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, bien sûr, mais également en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et en Bourgogne-Franche-Comté.

Mais alors qu’est-ce qu’il me reste à faire ?

Attraper une pièce d’identité et votre carte électorale, vous rendre à votre bureau de vote, choisir une liste en votre âme et conscience, voter. C’est aussi simple que ça.