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Microsoft installe un data center au fond de l’Atlantique

Microsoft installe un data center au fond de l’Atlantique

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Microsoft’s Project Natick

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Objectifs : réduire ses factures d’énergie et s’implanter à proximité des littoraux.

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On ne les voit jamais et sont ultra-protégés. Répartis partout dans le monde, par milliers. Sans eux, pas d’Internet : c’est sur leurs serveurs que sont stockés l’ensemble des contenus du Web, du cloud, de tout ce qui n’est pas chez nous en “local”. Mais voilà : les data centers consomment beaucoup, beaucoup d’énergie.

À peu près la moitié de cette énergie est utilisée pour la climatisation. En effet, il est nécessaire de refroidir les lieux en permanence à cause de la chaleur dégagée par les composants électroniques des serveurs. Sans ce vent de fraîcheur, le matériel fondrait.

Cela fait déjà plusieurs années que l’on entend parler des “green” data centers. Les constructeurs imaginent des ruses improbables pour les alimenter en énergie renouvelable ou réduire à fond la climatisation. On a donc vu passer beaucoup de projets : à Nantes, un data center sous-terrain dans une champignonnière ; en Finlande, des serveurs de Google refroidis par des eaux glaciales ; aux États-Unis, l’entreprise Nautilus espère commercialiser rapidement un data center flottant, lui aussi refroidi par les eaux..

Aujourd’hui, c’est au tour de Microsoft de s’illustrer dans cette course à l’innovation. L’entreprise vient d’annoncer qu’elle commençait à tester le tout premier data center situé au fond de l’océan Atlantique. Larguée non loin des Orcades, au nord de l’Écosse, sa dernière création fait la taille d’un container et accueille précisément 864 serveurs. Elle est alimentée à 100 % en énergies renouvelables.

Cette invention a deux grands atouts : comme le refroidissement marche à l’eau, il coûte moins cher à l’exploitant et il est beaucoup plus “propre”. Par ailleurs, un Terrien sur deux vivrait à moins de 200 kilomètres d’un littoral (le chiffre nous a été sorti par Microsoft). Les data centers sous-marins seront donc à proximité de tout ce beau monde et permettraient, en théorie, d’augmenter la rapidité des connexions.

Atouts secondaires : ces data centers sous-marins pourraient être à l’abri de certaines catastrophes naturelles (tremblements de terre ou cyclones). Ils pourraient également être implantés rapidement et facilement – Microsoft promet une installation en 90 jours seulement.

Il aura donc fallu trois ans d’efforts pour parvenir à cette (potentielle) prouesse : Microsoft avait lancé son projet Natick en 2015. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’installation est encore expérimentale. Nulle garantie qu’à terme les data centers résistent à l’usure provoquée par l’eau de mer. Nulle garantie non plus qu’ils soient facilement réparables en cas de panne.