Marlène Schiappa déplore la “mauvaise habitude” d’appeler les femmes politiques par leur prénom

Marlène Schiappa déplore la “mauvaise habitude” d’appeler les femmes politiques par leur prénom

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Ce dimanche 26 novembre, le ministre Bruno Le Maire a appelé à plusieurs reprises sa nouvelle secrétaire d’État, Delphine Gény-Stephann, par son simple prénom. Une “mauvaise habitude qu’il faudrait perdre”, selon la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.

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Ce mardi 28 novembre, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes était interviewée par Jean-Michel Apathie, sur France Info. Le journaliste lui a alors montré la passation de pouvoir entre Benjamin Grivaux et Delphine Gény-Stephann, qui a eu lieu ce vendredi 24 à Bercy, en présence du ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire.

Comme l’a relevé l’émission Quotidien, on peut clairement entendre durant la cérémonie le ministre appeler la nouvelle secrétaire d’État par son prénom (“Delphine”), tandis qu’il appelle son prédécesseur par son nom complet (“Benjamin Grivaux”, et non “Benjamin”).

“On a une présomption de compétence quand vous êtes un homme”

Marlène Schiappa a réagi en indiquant qu’il s’agissait de “sexisme ordinaire” et d’une “mauvaise habitude qu’il faudrait perdre” :

“C’est habituel que d’appeler des femmes politiques par leur prénom, que de les décrire par leur physique, que d’avoir une présomption d’incompétence, alors que l’on a une présomption de compétence quand vous êtes un homme et que vous portez une cravate.”

Lorsque Bruce Toussaint demande ensuite à Marlène Schiappa si elle a formulé ce reproche, ou si elle compte le faire au ministre concerné, cette dernière botte un peu en touche : “Ce qui se dit entre Bruno Le Maire et moi reste entre Bruno Le Maire et moi.”

Il y a un mois de cela, elle avait accordé un entretien au Journal du dimanche dans lequel elle avait déjà mentionné le sexisme en politique. Elle avait expliqué qu’elle ne portait plus de bijoux et qu’elle s’attachait les cheveux pour qu’on la prenne au sérieux et que l’on “écoute ce qu'[elle dit]” :

“Il y a un livre à écrire sur les cheveux en politique. Toutes les ministres ont eu soit les cheveux courts, soit les cheveux attachés.”

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