Dans la Marne, marche silencieuse après le suicide d’un mineur isolé sans-papiers

Dans la Marne, marche silencieuse après le suicide d’un mineur isolé sans-papiers

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Par Cyrielle Bedu

Publié le

Le 11 janvier, à Châlons-en-Champagne, près de 200 personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à Denko Sissoko, un jeune Malien de 16 ans retrouvé mort devant le foyer dans lequel il résidait.

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Vendredi 6 janvier, dans le quartier sensible de la Bidée, à Châlons-en-Champagne, préfecture de la Marne. Alors qu’ils descendaient les poubelles, les gardiens d’un immeuble découvrent sur le trottoir en face du leur un corps gisant sur le bitume. Ce corps se trouve au pied du foyer Bellevue, dédié à l’accueil des mineurs isolés étrangers, et il s’agit de celui de Denko Sissoko, 16 ans. Selon ses amis, l’adolescent se serait défenestré du 8e étage du foyer pour fuir la police, pensant qu’elle venait le chercher.

Denko Sissoko était venu en France en octobre 2016, après avoir fui le Mali. Son voyage, périlleux, l’avait fait passer par la Libye et l’Italie, où il était resté un an et demi, avant d’avoir assez d’argent pour venir en France. Une fois arrivé à Châlons-en-Champagne, les services de protection de l’enfance n’ont pas reconnu sa minorité. Il avait appris la veille de sa mort qu’il ne serait donc pas pris en charge et que, d’un moment à l’autre, la police pourrait le mettre en prison.

Une mobilisation rapide

À l’annonce de sa mort, l’association Réseau éducation sans frontières (RESF) a décidé d’organiser une marche silencieuse en son honneur. Elle a eu lieu ce mercredi, et a réuni plusieurs centaines de personnes.

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Catherine Tanguy est membre de l’antenne de Châlons-en-Champagne de RESF. Elle nous a rappelé les difficultés que doivent affronter ces jeunes étrangers sans famille : “Ces mineurs isolés sans statut sont désespérés d’attendre pendant de longues périodes les réponses de l’administration, et ils n’en peuvent plus de faire face à l’inhumanité des procédures de demande d’asile.

Au cours de la marche blanche, des personnes présentes ont d’ailleurs regretté l’absence de certains élus. Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne (LR), n’avait fait venir aucune personne de son équipe.

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Dans une émission radio en ligne, une éducatrice de RESF à Châlons-en-Champagne a fait part de son témoignage, poignant, au sujet de la mort de Denko Sissoko.