Une nouvelle enquête dénonce l’opacité qui règne sur l’origine des viandes

Une nouvelle enquête dénonce l’opacité qui règne sur l’origine des viandes

photo de profil

Par Jeanne Pouget

Publié le

Dans une nouvelle enquête publiée lundi 8 février, l’association UFC-Que Choisir alerte les pouvoirs publics sur le manque de transparence concernant l’origine de la viande dans les produits transformés.

À voir aussi sur Konbini

Trois ans à peine après le scandale alimentaire et sanitaire de la viande de cheval retrouvée dans des barquettes de lasagne de la marque Findus, qu’en est-il de la traçabilité de la viande dans nos plats préparés ?

Pour y répondre, l’association UFC-Que Choisir a passé à la loupe, en janvier dernier, les étiquetages de 245 aliments de consommation courante à base de viande de bœuf, de porc et de poulet pour 13 grandes marques nationales et 7 enseignes de la grande distribution. Et sa conclusion est sans appel : la transparence est très loin d’être au rendez-vous.

En cause, la Commission européenne qui n’a pas adopté de mesures réglementaires contraignantes après le scandale de 2013 et, d’autre part, les fabricants qui ne jouent pas le jeu de l’étiquetage en n’indiquant pas la provenance de leurs produits.

L’opacité pour plus d’un aliment sur deux

Selon l’enquête UFC-Que Choisir, la provenance de 54 % des produits étudiés demeure opaque. En tête du podium, les plats à base de poulet : dans 74 % des cas leur provenance n’est pas indiquée. C’est aussi le cas pour 57 % des produits à base de porc et 30 % des produits à base de bœuf.

Haro sur les sandwichs et la sauce bolognaise

L’étude détaillée montre notamment que pour les sandwichs au poulet et au jambon, l’origine de la viande n’est pas spécifiée dans 92 % des cas. Autant dire que lorsque vous achetez ce type de produits vous n’avez quasiment jamais d’information sur leur provenance. Idem pour les saucisses, les plats préparés et autres nuggets. Concernant le bœuf, la sauce bolognaise n’est pas en reste puisque son origine n’est mentionnée que dans un cas sur deux. Ci-dessous, le palmarès des pires rayons selon l’enquête UFC-Que Choisir :

Une transparence variable selon les marques et les distributeurs

Si plusieurs marques, notamment Findus qui avait été épinglée en 2013 pour ses lasagnes à base de viande de cheval, indiquent l’origine de la viande contenue dans leur produit dans 100 % des cas, certaines méritent en revanche un zéro pointé. C’est le cas, entre autres, de Daunat, du Père Dodu et de Sodebo qui n’indiquent absolument jamais l’origine de leurs produits, comme le montre le tableau ci-dessous. Concernant les marques de distributeurs, seul Intermarché fait office de bon élève quand Casino et Leader Price tiennent le bas du tableau.

Un surcoût de 7 centimes

Pour l’association UFC-Que Choisir, l’argument des industriels qui consiste à considérer le surcoût de l’étiquetage sur la provenance comme un frein à la transparence des produits est une fausse excuse. En réalité, ce surcoût ne serait que de 0,7 %,, c’est-à-dire 7 centimes sur un plat à 10 euros. Une légère différence de prix que les Français seraient prêts à assumer pour gagner en transparence : selon des chiffres avancés par France 2, huit Français sur dix se disent prêts à payer davantage contre la garantie de consommer un produit 100 % français.

À lire : De la viande in vitro bientôt dans vos assiettes ?